Comme je m’en ouvrais avec enthousiasme dans mon précédent article Le monde macabre de Halloween… , je me suis lancée le défi de réaliser un vestiaire masculin dont ma moitié doit être l’heureux bénéficiaire quoiqu’il n’en soit pas le commanditaire.
L’énoncé du problème
Changer le look de mon homme par petites touches patientes, voilà en quelques mots l’objectif de toute une vie de mariage. Sauf qu’aujourd’hui, je pense avoir des chances raisonnables de parvenir à mes fins et ce, grâce à la magie de la couture maison et de l’amour qu’elle renferme.
Le choix d’une chemise
Pour commencer, je voulais une belle pièce et quoi de plus emblématique du vestiaire masculin qu’une chemise? En soi, la chemise est un beau défi couturier aussi. J’avais beaucoup aimé ma première expérience en 2017 mais je n’avais à l’époque pas eu suffisamment d’habileté pour poser les manches correctement et au final, l’embu, surdimensionné, avait eu raison de moi (La chemise (#jecoudsmagarderobecapsule2017)
Par contre, j’avais eu plaisir à façonner ces petits détails qui font tout : poignets, patte de boutonnage, col, passe-poils et jeux à 4 tissus. Aussi, j’avais juré de tordre le cou une fois pour toutes à ces problèmes d’embu et de revenir à un nouveau projet de ce genre. Pour l’embu, ce fut chose faite grâce à l’explication en ligne très éclairée de In The Mood For Couture (Le top du top ). Quant au nouveau projet, il me tendait désormais les bras.
Trouver la bonne taille
Le modèle qui, je l’espère, sera le premier d’une longue série à passer sous ma machine à coudre, est la chemise Four Fellows d’Ottobre. Dans un premier temps, je lui trouvais deux qualité : sa coupe assez traditionnelle et sa disponibilité en taille 58.
Car si la chemise cousue en été l’an dernier reste actuellement dans la garde-robe, ce n’est pas en raison de la pose de ses manches mais plutôt parce que son propriétaire a du mal à la boutonner sans risquer la suffocation. C’est pourquoi j’ai tenu à jouer la prudence cette fois et je ne le regrette nullement!
La richesse d’un modèle
Cela dit, Four Fellows cachait (à peine en fait) d’autres attributs qui en font un patron de grand intérêt : comme son nom l’indique, ce patron permet de créer 4 chemises différentes grâce à des variantes qui, combinées au choix du tissu, permettent la variété de style à moindre effort : 2 choix de poches poitrines, 2 choix de poignet, possibilité de travailler avec plusieurs tissus ou pas…
Ceci au prix de décalquer quelques 18 pièces pour disposer de toutes les variantes, ce qui me paraît tout de même beaucoup plus économique que de décalquer les pièces de 4 chemises différentes 🙂 De toute façon, je n’ai pas eu à faire le choix. Ma nièce, de passage à la maison, et moi-même avons tellement papoté en décalquant ce patron que nous ne nous sommes même pas rendues compte de tout ce potentiel et nous avons tout décalquer sans réfléchir… Pourquoi tous ces poignets et toutes ces poches? Pourquoi ce nom étrange de Four Fellows? Nous avions bien mieux à penser…
Du tissu, et vite!
C’est après avoir tout découpé que je me suis mise à lire les instructions (ça c’est d’office!) et que j’ai compris qu’il me fallait choisir mon style de chemise et cerner à quelles pièces correspondaient mon choix. En l’occurrence, j’ai opté pour des poches de poitrine simples mais avec une belle forme, fermée discrètement par un bouton. Côté poignet, j’ai choisi une patte de boutonnage comme ceci :
Le tissu, lui, devait faire partie de ma réserve personnelle. Pourquoi? Eh bien, tout d’abord, quand je me lance pareil défi, c’est « tout de suite »! Et ensuite, le destinataire de l’ouvrage ne paraissait pas pressé de consulter les catalogues de tissus en ligne pour exprimer ses préférences. Ainsi, j’ai consacré à cette chemise un très beau tissu du Chien Vert à la couleur un peu capricieuse (Est-ce du gris? Est-ce du brun?) mais chinée. Il s’agit d’un coton mais dont le motif joue un peu à la toile sergée.
Malheureusement, ce tissu n’est pas disponible en 140cm, ce dont je ne m’étais pas avisée. Il est plus étroit. Du coup, en posant les pièces sur le tissu pour les découper, j’ai bien du admettre que je n’en aurais pas assez. Premier écueil, contourné en réservant quelques pièces choisies qui seraient avantageusement découpées dans un tissu secondaire contrasté.
Un tissu rouge était mon plan. C’était sans compter sur une nouvelle déconvenue : n’ayant pas le temps de me rendre dans un vrai magasin de tissu, j’ai cherché mon coupon de coton rouge dans une mercerie près de chez moi et là, damned! Pas de coton rouge. Même rien de très attirant. Pas même de sympathie pour celui que j’ai fini par acheté d’ailleurs : un coton moutarde avec de petits motifs gris, crème et brun.
Avantage : il tranche assez bien sur le tissu principal. La preuve en image avec une photo prise lors de la confection du col (appréciez-vous autant que moi l’élégance du renfort de col? )
Le montage
Pas de commentaire particulier : montage long mais agréable. Je relève ici le moment M, celui où contre toute attente, l’ouvrage, monté sur l’envers, va se retourner sur lui-même et montrer toute sa cohérence (notez que parfois, ça ne marche pas, comme illustré dans Jogging lacanien (#jecoudsmagarderobecapsule2017) )
Eh oui! Cette espèce de sandwich mal ficelé finira par donner la jolie chemise que voici (et qui mérite un petit coup de fer, je sais :-)):
Quelques détails :
- l’hirondelle qui permet une jolie finition sur les côtés (important vu que son propriétaire ne la rentrera sans doute jamais dans son pantalon);
- le poignet doublé du tissu secondaire à défaut de tissu en suffisance (on dirait que c’est fait exprès non?);
- le dos : col et parmenture nickel.
Vu le succès, la taille qui sied parfaitement, je crois que je vais la faire, re-faire et re-re-faire cette chemise et enfin tester toutes les variantes que son patron offre…
Alors ce vestiaire masculin? Il est sur les rails non?
Sophie
Elle est super bien réussie, bravo ! Donc, je le note, les patrons Ottobre sont très bien. Je les feuillette de temps en temps, j’attends d’avoir le coup de foudre pour un modèle. Le hic, c’est que j’ai une collection impressionnante de Burda, alors, le plus souvent, ça fait double emploi. 😉
Encore bravo.
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C’est la première fois que je couds de l’Ottobre pour homme et je suis très contente. Juste un peu triste que le dernier magazine « famille » sorti fait l’impasse pour les hommes au-delà de la taille 56. Le mien requiert du 58 à cause des épaules (trop carruré le bonhomme :-D) et comme je n’ose pas retoucher seule un patron, je peux juste feuilleter le magazine en imaginant tout ce que je pourrais faire si seulement ma douce moitié avait la taille mannequin… 🙂
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