Pentathlon 4 : Les hauts

J’ai écrit ci-dessus que les hauts n’étaient pas une priorité et c’est exact? Néanmoins, eux aussi à un moment donné deviennent trop amples et peu seyants. J’ai donc pris un peu de temps pour en confectionner de nouveaux à ma taille : un chemisier blanc, un pull bien chaud, deux cols roulés et un body (ce dernier parce que c’est addictif, c’est comme çà). Par ailleurs, ma douce moitié lui aussi avait besoin d’une nouvelle chemise et je lui ai donc préparé une petite surprise de sous le sapin….

Un chemisier blanc, pas forcément ennuyeux

Le chemisier blanc, c’est un basique : élégant, facile à assortir, toujours classieux. Mais coudre un chemisier blanc, rien qu’en pensée l’ennui me hantait. J’ai donc choisi une version particulière du chemisier blanc proposée par Burda.

Soit dit en passant, ledit modèle présente un dessin technique qui ne correspond pas au patronage puisque le dessin prévoit un pied de col et que ce dernier n’existe pas dans les pièces de patron. Cela dit, c’est plus surprenant que réellement incommodant comme vous pouvez en juger…

La particularité de cette cousette : un modèle un peu vintage (col droit froncé, têtes de manche froncées…) dans un tissu extraordinaire : la dentelle bio de C. Pauli aux motifs de mimosa, une fleur que j’adore et dont il me semble renifler l’odeur à chaque fois que je porte le chemisier.

Judicieusement placées, les finitions en dentelle ont remplacé avantageusement l’ourlet de bas devant et dos ainsi que celui du col.

Cette magnifique dentelle se coud aisément mais attention! Le stylo frixion ne s’efface pas le coton uni de C. Pauli utilisé pour les poignets et pattes de boutonnage 😰

Le pull scintillant

Et voilà Sophie qui réédite avec Burda Easy et qui refait le coup de découper sans marge de couture sous prétexte que c’est de la maille sur un modèle ample et qu’on y verra que du feu… Quand je vous dis que je n’ai pas honte!

Ici on est sur un modèle coupé dans une maille scintillante de chez Stragier sélectionnée dans un coloris bleu glacier. Là encore, il faut le dire, nous sommes sur une matière d’exception : très douce à l’intérieur, légère et chaude à la fois, une jolie rondeur,… et en toute discrétion, un petit fil de lurex argenté rappelle le givre, la neige que nous n’avons pas, les fêtes de fin d’année,…

Le body de Charlotte Jaubert

Oui, je sais, j’en ai déjà 5, en fallait-il un 6e? D’abord les 5 premiers deviennent un peu larges (quoiqu’ils restent portables grâce à la souplesse du stretch) et ensuite, je suis dingue de pois, tout le monde sait çà alors quand Charlotte sort un modèle « plumetis », je devrais rester de marbre? Allons allons. De toute façon, il fallait bien une pièce festive pour accompagner ma jupe de princesse pas vrai?

Un chouya trop osé pour moi le contraste entre la doublure beige et le plumetis noir (qui fait croire que le body est transparent) mais un tel confort! Sur l’avant et le dos, des découpes donne au body un effet « bustier » lui aussi surprenant. Cette pièce, je la porterai aisément en sortie, au resto, à la maison les jours de fête, mais pas forcément au bureau.

Côté technique, je crois que c’est la pièce de Charlotte Jaubert la plus complexe que j’ai eu à monter. Pour le coup, les gommettes que Charlotte dépose dans chaque coffret de matière ont été plus que nécessaire 😀 Mais rien d’insurmontable non plus. Juste un peu plus de temps qu’un body classique.

Chemise pour homme

Le modèle Four Fellows de Ottobre fut le cadeau de Noël de mon mari. Le gros gâté! Le tout dans un coton Liberty de Noël mais à porter toute l’année!

Cols roulés

A vrai dire, j’ai cousu deux blouse à col roulé. La fameuse « Lotta » d’Annabel Benilan. Mais les photos, les mots et surtout le temps me manque…

Voici donc qui boucle le volet 4 de mon pentathlon! A demain pour la fin!

Pentathlon 3 : les pantalons/shorts

Première cousette pour découvrir Apolline Patterns

Choix de patrons

Le pantalon, y a pas de secret, c’est le truc le moins féminin du vestiaire, c’est souvent pourri pour ce qui est de le confectionner avec ces histoires de ponts, sous-ponts et braguettes en tous genres et vous l’aurez compris, c’est vraiment pas ce que j’ai envie de coudre. Pourtant, c’est un basique très utile, surtout en hiver et je me suis promis de ne plus acheter de vêtements dans le commerce alors… rien à faire, je devais y passer.

Histoire d’être gentille avec moi-même, j’ai opté pour deux modèles sans pont ni sous-pont ni braguette. Ensuite, je me suis concédé un modèle très simple et un autre un peu plus exigeant, pour faire bonne mesure…

Burda Easy

Dans les Burda Easy (qui ne seront jamais vraiment easy que le jour où ils intégreront la marge de couture – c’est mon avis, je le sais contestable et contesté mais je le donne tout de même :-)), un modèle de pantalon stretch avait retenu mon attention en raison d’un détail de mode déjà daté mais que je continue à apprécier : la fente sur le milieu devant des jambes. Moi qui suis fan de belles chaussures, voilà le petit plus qui peut les mettre en valeur!

J’ai réalisé ce pantalon sans histoire dans le même scuba de Fairy Factory que celui utilisé pour ma robe Gashina mais cette fois en couleur noire.

Pour l’aspect technique, il me faut faire confession d’une attitude particulièrement inappropriée mais dont je ne parviens pas à rougir, même au moment de vous l’écrire, j’ai découpé une taille 38 sans ajouter les marges de couture vu que mes mensurations étaient un peu inférieures à cette taille. Voilà. Oui, c’est vrai, c’est pas comme çà qu’on fait. Mais dans un modèle stretch, j’ai estimé que ça passerait. Voilà c’est dit ☺️et faute avouée est à moitié pardonnée!

Evaluation du résultat : peu d’efforts pour peu d’effet mais une pièce discrète et passe-partout, très confortable.

Le short George

Si j’avais écrit en temps et heure, j’aurais bien consacré à cette pièce l’article solo qu’elle mérite. Une de mes découvertes de l’année : les patrons d’Apolline Patterns et cette première tentative en taille 38 : George. George est à la fois un short ou un pantalon très ample. J’ai été séduite par sa forme en ailes de papillon qui lui conserve beaucoup de féminité.

Il a été réalisé dans un tissu dont j’ignore l’origine tant il sommeillait dans mes armoires : la consistance d’une gabardine dans une armure sergée… Il m’en restait un petit mètre et cela à suffit.

George est un modèle doublé et pour cela j’ai également récupéré une chute dormante, en l’occurrence un coupon de cupro bleu marine.

La fermeture est un zip classique posé de façon discrète.

George paraît simple mais il faut tout de même un peu de pratique pour s’y attaquer (forme évasée et plongeante, ourlet avec parement, doublure, ceinture…) Je trouve d’ailleurs que c’est un peu la « patte » et l’intérêt d’Apolline Patterns ces modèles éclatant de simplicité à l’oeil nu mais cachant des heures de travail consciencieux. Un peu comme les spectacles de cirque qui se consomme avec gloutonnerie, qui semblent aller de soi mais reposent sur un entraînement sans concession.

Suivant les pièces avec lesquelles on accommode George, il peut se montrer un peu partout : bureau, maison, sorties, courses,… Ici, pour le shooting, je me suis laissée conduire par ma photographe Anabelle dans une petite rue qu’elle affectionne particulièrement…

Et voilà qui clôt l’article sur les pantalons du pentathlon! J’espère chers lecteurs que vous tenez le coup car moi, à deux articles de la fin du pentathlon, je suis chaud boulettes! A très vite pour la suite!

Pentathlon 2 : Les jupes

J’ai deux amours

Deux jupes ont été confectionnées cet automne dans des styles très différents. Tous deux me plaisent et chacun trouve son occasion, son usage :

  • La jupe « art déco » : coupe très simple taillée dans un tissu d’ameublement en jacquard. Audace du tissu, géométrie des motifs art déco, et au final une jolie pièce de caractère très portable.
  • La jupe en tulle : modèle évasé à hauteur du genou dans un tulle souple noir de chez Stragier et une doublure de viscose plumetis du même fournisseur

Jupe Art déco

Modèle simple et efficace, peu consommateur de tissu. Il s’agit de la jupe n°111 du magazine Burda de janvier 2022. Le tissu est un très ancien coupon du Chien Vert dont les motifs art déco m’avaient charmé mais qui ne pouvait pas être utilisé sans un peu de réflexion. D’une part, je n’en possédais qu’un mètre (sur une laize de 150) et d’autre part, c’est un tissu d’ameublement qui ne pouvait donc contribuer à un vêtement que sous certaines conditions, sous peine de ressembler à un fauteuil…

Cette jupe m’a semblé être idéale : de forme trapézoïdale, elle accepte une matière un peu rigide pour soutenir cet aspect géométrique déjà présent dans les motifs du textile. Côté métrage, elle convenait aussi.

J’aimerais ici commenter un choix de fermeture que j’affectionne de plus en plus. Sur des matières aussi consistantes que ce jacquard, plutôt qu’un zip invisible, j’opte pour un zip classique que je pose en le recouvrant entièrement de tissu. En visuel, on voit uniquement la couture en « U » qui entoure l’endroit où est placé le zip et ce dernier, lui, reste bien caché sous la matière. La pose est d’une grande simplicité et j’aime ce résultat sur ce type de textile.

Jupe en tulle

A l’extrême opposé, la jupe en tulle! C’était tellement dans mon imaginaire de princesse çà! Une jupe en tulle avec des jupons et des jupons et un tombé vaporeux mais fluide… Le truc impossible à porter, impossible à s’offrir, sauf peut-être pour une durée dérisoire de 24 heures, le jour de son mariage…

Sauf que moi, certains parmi mes lecteurs en témoigneront, le jour de mon mariage, je déménageais et mes « invités » sont arrivés dans la salle des mariages en bleu de travail. Pas tous il est vrai! Les plus prudents, ayant anticipé le moment, avaient casé dans la camionnette de déménagement, qui un costume, qui une robe en soie, pour les enfiler en dernière minute et se présenter, impassible, à la maison communale.

J’ajoute que ma fille aînée est née une semaine après cet événement, c’est dire que pour moi, une jupe en tulle ne l’eût pas fait, de toute manière.

Et alors quoi? Doit-on rester ainsi toute sa vie dans le regret d’un déguisement qu’on ne portera jamais? Doit-on laisser ses ambitions de petites filles à l’état de projets avortés sous prétexte qu’on a grandi? Oui, j’ai grandi. Mais mon désir de tulle aussi! Alors, il me fallait trouver un modèle capable de satisfaire mes goûts de luxe et de grandiloquence (si, le tulle, c’est grandiloquent!) tout en me permettant de vraiment en profiter. Il fallait donc aussi un modèle portable. Peut-être pas portable en toute occasion mais suffisamment portable que pour être utilisé.

Quand Artesane a sorti ses cahiers n°3 « Echappée belle », j’ai compris que je le tenais ce modèle. J’ai mis des années à hésiter ensuite sur sa déclinaison concrète : version tulle souple ou tulle rigide? quelle longueur? combien de jupons? Ah lala! Voilà qui ne se tranche pas ainsi vous en conviendrez 😂 Pour finir, j’ai opté pour la version hauteur de genou, dans un tulle souple. J’aime beaucoup le tombé de cette matière…

Les tissus sont de chez Stragier : le jupon est en viscose plumetis noire et il est couvert de trois épaisseurs de tulle souple❤️❤️

Cette petite merveille ne se couds pas en deux temps trois mouvements mais le résultat en vaut la peine et même, il me semble que le soin requis par ce modèle est constitutif du plaisir qu’il apporte. Ce ne serait pas aussi beau si c’était facile. On est sur une pièce d’exception ici, alors de mon point de vue, elle doit prendre du temps, demander de la réflexion, de l’habileté et quand on manque d’habileté, de la malice.

C’est bien cela dont j’ai eu besoin lorsque j’ai constaté que la taille avait bougé en cours de coupe au point d’avoir 10 cm de trop! Tout ça pourquoi? Parce qu’elle est taillée dans le biais du tissu, que je n’avais pas forcément resserré correctement le fil de fronce sur lequel Artesane met pourtant bien en garde, que j’ai mis des semaines à terminer cette pièce et qu’elle, en attendant, avait décidé de vivre sa vie.

Comme le zip invisible (un vrai, celui-là) avait entre-temps été posé sur toutes ces couches de tulles à ma plus grande satisfaction mais au prix de quelques sueurs froides, je n’ai pas voulu tout défaire. Eh bien, retirer dans ces conditions les centimètres superflus sur les 4 épaisseurs de jupe tout en veillant à ce que les pièces restent parfaitement superposables, c’est ce que j’appelle de la malice!

Cela dit, le cours video qui accompagne le modèle chez Artesane est très bien fait. Il est donné par Marie-Laure Thorne, ce qui, à mes yeux, est un gage en soi. Gage de qualité et d’intolérance à toute imperfection. C’est peut-être pour cela qu’au moment d’ôter les 10 cm de façon « malicieuse », je me suis entendue murmurer « pardon Marie-Laure » 🙂

Pentathlon 1 : les robes

Histoire de 3 coups de coeur

Les robes : Style et confort!

Comme annoncé dans mon précédent article, il y avait des priorités assez évidentes dans mon entreprise de nouvelle garde-robes en taille mini. Mes hauts habituels, certes, n’étaient plus très seyants mais ils étaient portables. A l’inverse, à mesure que je perdais du poids, mes pantalons et jupes glissaient au point de menacer l’indécence. J’ai donc mis mes efforts en priorité sur les bas (pantalons, short, jupes) mais aussi sur une pièce mal aimée de mon ancien vestiaire : la robe!

Il faut dire que le marché des patrons indés regorge de tentations en la matière. Des robes confortables, faciles à coudre et qui donnent un style d’enfer. Mes choix se sont portés sur les robes que Charlotte Jaubert a déclinées de ses bodys Saïgon et Gashina ainsi que sur la pièce-phare de la nouvelle collection de Deer & Doe, « Orage ».

Gashina

J’avais déjà aimé le body Gashina au point d’en faire ma pièce maîtresse lors des réveillons de 2021. Pour le coudre dans sa version robe, j’ai choisi un tissu scuba de chez Fairy Factory : un tissu chaud, de bonne tenue, avec un taux d’élasticité parfait.

Résultat une robe très portable qui tourne de lessive en lessive sans bouger. Elle est vraiment polyvalente et convient tant pour le travail en présentiel ou à distance, qu’à la maison ou encore en sortie le soir. Actuellement, je la porte avec des bas noirs ou des collants en laine lorsque le temps l’impose et elle accepte tout avec bonheur. Donc, Gashina, la valeur sûre entre toutes!

Côté technique, j’ai opté pour une taille 38 en corrigeant au niveau des hanches (qui font 36 voire 34). Pour apporter ces corrections, je n’ai pas travaillé comme d’habitude sur le patron dès le départ, mais sur la cousette elle-même après essayage. De cette façon, elle suit vraiment les courbes de mon corps. Le tissu le permettait : il se tient très bien et se couds aisément.

Saïgon

Voilà qui donne des envies de voyage tout en restant chez soi! Parfait pour la casanière indécrottable que je suis… Ce modèle de Charlotte Jaubert ne me tentait pas sous forme de body. Je ne voyais pas très bien l’intérêt de tout ces drapés autour de la taille. Par contre, la version robe que Charlotte a proposé cette année dans un tissu de Torretto Tessuti m’a vraiment plue.

A tel point que je l’ai réalisée telle quelle, dans ce fameux tissu! Il s’agit d’un jersey de polyester de couleur champagne rosé (ça aussi ça inspire!) rayé de noir. Sans la démonstration convaincante de Charlotte, je n’aurais jamais tenté une robe dans cette matière. En effet, ce jersey est hyper fin, hyper lisse, pour ne pas dire fuyant :-D, et je craignais qu’il ne marque les contours du corps de manière peu flatteuse, voire même qu’il ne soit légèrement transparent.

Au final, jugez vous-mêmes, le drapé ne nuit pas et le tissu se comporte comme il faut. Au porté, cette robe est aussi confortable qu’une robe de nuit. Elle aussi peut se sortir en toutes circonstances!

Orage

Comme je l’écrivais précédemment, mon gros coups de coeur de l’année va à la marque Deer & Doe que j’ai découverte tardivement. La collection automne-hiver 2022 est composée de deux pièces aux nombreuses variantes. L’une d’elle, Orage, m’a tapé dans l’oeil : une robe confortable un peu schizophrène, tiraillée entre le vêtement d’hiver à col roulé et le détail sexy dont on a besoin en toutes saisons :

Au risque de me répéter, il s’agit ici encore d’une robe très confortable mais avec du caractère et qui se porte en de nombreuses circonstances. Je l’adore mais vu que ma fille l’a « empruntée », je ne peux pas dire que j’en fais beaucoup d’usage en ce moment. Et comme l’intéressée me suggère de m’en refaire une autre, j’imagine que je dois prendre ça comme un double signal :

  • Je ne suis pas prête de revoir ma robe
  • Cette robe est sujette à l’addiction et pousse de gentilles jeunes filles bien élevées à se comporter comme un bandit de grands chemins

Cette robe est aussi à l’origine d’une rupture de stock, entre temps compensée, chez Stragier qui en fournit le matériau essentiel : un jersey de bambou trop trop doux, trop trop fluide et que Deer & Doe a eu l’imprudence d’utiliser et recommander 😀

Côté technique, cette robe se coud avec une rapidité déconcertante au vu de ses détails qui peuvent faire peur : l’encolure en deux empiècements, le bord du bas de jupe qui forme un sourire (remonte sur les côtés). En fait, non, Orage est un plaisir à coudre et lorsqu’on suit les instructions, tout se passe bien. J’avoue avoir simplement douté au moment de coudre l’ourlet.

Sur certaines réalisations trouvées sur le net, j’e trouvais’estimais que l’ourlet était trop visible et alourdissait un modèle qui pour moi doit rester tout en légèreté. Finalement, j’ai choisi une finition en ourlet roulotté. Et je ne le regrette pas. C’est tellement plus simple qu’un ourlet en rond dans un jersey fluide et ça n’alourdit pas le tombé. C’est aussi, me suis-je dit, un poids en moins sur une jupe taillée dans le biais qui, de ce fait, menace tout de même de bouger.

Et voilà pour le volet « robes » de mon pentathlon! J’espère qu’il vous plu et que vous attendez le volet 2 avec impatience 🙂

Pour solde de tout compte

Une série d’articles de rattrapage avant de boucler 2022

Boucler 2022, vite vite!

Oulah! Il se fait tard. Plus exactement il se fait tôt. 1er janvier! L’heure de la rétrospective. Sauf que je ne vais tout de même pas faire la synthèse de cousettes dont je ne vous ai pas encore parlé… 🤨

Alors vite! Une série d’articles de rattrapage avant de boucler 2022 en bonne et due forme et surtout, commencer 2023 sur une belle page blanche, dans un monde de couture idéal dans lequel j’écris au rythme où je couds. Vous vouliez une bonne résolution? Voilà! C’est fait! 😀

Parmi les réalisations qui sommeillent et attendant leur heure de gloire sur ce blog, j’ai…

  • Des robes : Charlotte Jaubert, Deer & Doe
  • Des jupes : Burda, Artesane
  • Des pantalons/short : Burda Easy et Apolline Patterns
  • Des hauts : Burda (chemisier, pull), Ottobre (pour homme), Charlotte Jaubert (body), Anabel Benilan (Cols roulés)
  • Une veste (Craftine Box)

Il faut dire qu’il m’a fallu récupérer quelques basiques dans ma nouvelle taille. 15 kilos de moins, chez moi, ça s’est traduit par trois tailles de moins. Du coup, du boulot à l’atelier, il y en avait. Mais quel bonheur de prendre le temps de se confectionner ces pièces de tous les jours, tranquillement, sans précipitation mais avec une motivation sans faille.

Un peu de méthode!

Quoi coudre?

Le plus difficile a encore été de faire un choix car j’avais tant d’idées! Alors, pour une fois, j’ai réfléchi! Adoptant un peu de la méthode du livre « Dressed » de Deer & Doe, je me suis donné quelques lignes directrices :

  • Des vêtements chauds : je vous passe mes lamentations sur le prix du gaz mais vous aurez compris que la frileuse qui m’habite concevait quelque crainte…
  • Des vêtements près du corps : ben oui, j’affectionne les vêtements près du corps que je trouve souvent plus féminins que les pièces loose
  • Priorités absolues aux bas (pantalons, shorts, jupes…) et one-piece (robes, combis…) En raison d’une perte de poids rapide, mes pantalons ne m’allaient plus du tout et je ne voulais pas m’en acheter : je voulais tout coudre! L’occasion était trop belle…
  • Vu l’urgence (plus aucune pièce à ma taille dans ma garde-robe), des modèles simples et rapides s’imposaient
  • Caprice étant permis par ailleurs, la simplicité ne pouvait pas concéder au style, à l’originalité. Bref, je voulais un rapport FF optimal (ndlr : rapport FF = rapport EFfort/EFfet;-))
  • Enfin, pour ne pas me ruiner et dans une optique durable, je voulais des modèles qui me permettent de consommer mon stock de tissus. Du coup, je n’ai pas fait de grande étude pour déterminer ma palette de couleur pour la saison. J’étais décidée à prendre ce qui passerait et d’en faire mon miel.

Par ailleurs, dans mon cahier, j’avais consigné quelques pièces que je trouvais inspirantes. Je lis parmi mes scribouillis l’idée d’une jupe en tulle, d’une combinaison style « casa de papel » (oui j’ai vu la newsletter de Stragier), une veste dans une matière « nounours », un tailleur trois pièces, un short d’hiver.

Quelle matière travailler?

Jugeant que je ne pourrais pas tout réaliser en récupérant mon stock de tissu, j’ai aussi listés dans mon cahier quelques tissus tentants, intéressants pour la saison : le sergé de coton, le grain de Paris, le velours, le nappa d’agneau, la suédine, les lainages, le crêpe de laine, la maille sweat shirt…

J’ai aussi consigné quelques coups de coeur bien précis : l’interlock, le tencell et le jersey de C. Pauli, le tencell et l’interlock « soeurcière » de Mars-elle, la soie Liberty de Stragier.

Côté motifs, j’étais dans un mood à me laisser tenter par les jeux de carreaux.

Comment accessoiriser?

Je tenais à réfléchir mes futurs vêtements en accord avec un série d’accessoires tantôt dont je dispose déjà, tantôt qui me plaisent vraiment. C’est ainsi que je lis dans mon cahier des idées d’écharpes, de ceintures, de bottes, de salomés (mon inaccessible étoile depuis le temps que je cherche), des derbys à grosses semelles, des bas fantaisie.

Bref!

Voilà sur le papier, à quoi ressemblait mon cahier de charges. De quoi faire rêver n’importe quelle couturière ou pas? Mais oui, bien sûr que oui! En tous cas, moi, j’étais mo-ti-vée!

Au risque de spoiler un peu la suite (juste un peu puisque je ne dévoile aucune photo ici), entre le plan et la réalité, il y a eu un peu de jeu mais pas trop. Jugez vous-mêmes :

PièceModèleCritère Chaud?Critère Taille marquée?Critère Simple?Critère bas ou one-piece?Critère Stylé?Critère Tissu du stock?
JupeBurdaouiouiouiouiouioui
Robe C. Jaubertouiouiouiouiouinon
RobeC. Jaubertnonouinonouiouinon
RobeDeer&Doeouiouiouiouiouinon
JupeArtesaneouiouinonouiouinon
PantalonBurda E.ouiouiouiouiouinon
ShortApolline Patternsouiouinonouiouioui
ChemisierBurdanonnonnonnonouinon
PullBurda E.ouinonouinonouioui
BodyC. Jaubertouiouinonnonouinon
2 cols roulésAnnabel Benilanouinonouinonnonoui
Chemise (homme)OttobreN/AN/AN/AN/AN/AN/A
VesteCraftine Boxouinonnonnonouioui

Tous les modèles à une exception près reçoivent au moins la moitié des points, ce n’est pas si mal!

Ca vous dit d’en voir plus? Alors voilà ce que je vous propose : je sors dare-dare un article par type de modèle et en 5 jours (au rythme d’un article par jour🥴), l’affaire est faite, on peut redémarrer en full 2023. Partants pour ce pentathlon de la mort?

Et au fait! Bonne année!

Découverte 2022 : Episode 1 – Deer & Doe

Sirocco, Datura, Hysope et Fougère

Fameuse découverte que celle-là me direz-vous. Tout le petit monde de la couture amateure ne connaît qu’elles! Eléonore et Camille, les deux nanas à l’origine de la marque de patrons Deer & Doe. Seulement voilà, j’ai cheminé longtemps dans les revues, surtout Burda et La Maison Victor, ainsi que dans les livres : celui d’Ivanne S, ceux d’Annabel Benilan, et beaucoup d’autres auxquels ce blog tente de rendre justice à chaque réalisation.

Donc, pour moi, acheter des patrons, entendez des patrons sans livre ni revue, c’est assez rare. Ou plutôt, assez récent, car je n’ai pas l’intention d’en rester à l’exception et ce, en grande partie grâce à Deer & Doe et à leur livre Dressed qui m’a permis de passer… du livre aux patrons indés. Ce que j’apprécie en particulier chez D&D:

  • La qualité des patrons qui donnent de jolis vêtements bien coupés
  • La qualité des explications
  • Les marques sur les patrons des endroits où la stature peut être adaptée
  • La facilité d’adaptation de ces patrons à nos morphologies de vraies femmes : une taille épaisse mais peu de hanches ou inversement. Perso je dois retirer une taille aux hanches et supprimer deux cm de stature dans le buste et 2 à 3 autres cm aux jambes
  • Le style Deer & Doe : un style hyper portable, à la fois classique mais avec le détail qui dément aussitôt cette assertion.
  • L’univers Deer & Doe : avec le livre Dressed, on découvre une vision et des valeurs cohérentes sur la mode, les femmes et le monde.

Alors qu’ai-je fait pour entrer dans cette marque? Tout d’abord une Sirocco! C’est sans doute le patron-phare, le plus cousu de D&D. La combinaison en maille, à la fois souple et structurée grâce à un design qui sculpte les hanches et un effet cache-coeur qui flatte tous les bustes.

Sirocco

Lorsque j’ai testé cette combinaison lors de sa coupe, j’étais béate d’admiration devant…moi! 😮 De plus, je m’occupais à cette tâche un jour de couture en famille avec ma nièce et cette cousette nous a conquise à l’unisson. Donc oui, je suis la millionième victime de l’effet « waw » de Sirocco. Ici, je l’ai cousue en taille 42 en retirant 4 cm de stature en tout. Le tissu est une maille Milano noire de chez Stragier.

Emballée par cette expérience hyper satisfaisante, je suis repartie à la hâte sur le site de D&D pour découvrir ce qui était alors la nouvelle collection. Cette collection présentait trois modèles : la veste ou surchemise Fougère, le pantalon Genêt et le top Hysope. Leur nom qui s’inspire d’un herbier universel indique que nous sommes sur du chaîne et trame (dans le cas contraire, ce sont des noms d’éléments météo qui sont à l’honneur comme par exemple dans le précité Sirocco). Je les voulais tous mais comme d’hab mon appétit était plus grand que mon temps libre. J’ai donc fait l’impasse sur le Genêt et me suis contentée de Hysope et Fougère.

Hysope

Voici Hysope en photo mais à défaut de l’avoir immortalisé au moment de sa couture, je ne peux pas vous le présenter « sur pied ». Hysope est devenu indécent depuis que j’erre trois tailles en-dessous de celle dans laquelle Hysope a été cousue… Pièce à réajuster vous l’avez deviné mais vu le type de patron, je dois pouvoir m’en sortir sans trop de mal. Le tissu est un coton très doux de la collection UNE de Stragier.

Fougère

Fougère aussi est désormais surtaillée mais ça ne pose pas de problème particulier. C’est le luxe des vestes de pouvoir se porter légèrement oversize. De plus le réglage de l’élastique de taille fait bien illusion et suffit à lui seul à passer à un semblant de taille 38. Ma Fougère est coupée dans un sergé léger couleur framboise de chez Stragier. Petit bémol : orpheline de tout engin capable de réaliser une boutonnière ni même un simple zigzag, je me suis mise en devoir de réaliser les boutonnières à la main. Si j’ai entre-temps acquis plus de maîtrise, je regrette quelque peu le résultat. A refaire à l’occasion. Et entre nous, les occasions de border des boutonnières, c’est devant une bonne série un dimanche après-midi pluvieux. En attendant que ces conditions soient réunies, je porte ma Fougère telle quelle.

Datura

Enfin, cet été, j’ai cédé aux sirènes de Datura. Ce petit col géométrique m’appelait vraiment et je manquais d’un petit top blanc tout simple à associer avec mes vêtements d’été. Datura est ici taillée dans une popeline (fil 60/1) de chez Stragier, réputée opaque. Dans le dos, j’ai tenté une version sans bouton qui s’ouvre donc légèrement. Portable, même si je dois ce choix davantage à l’absence d’envie de broder les boutonnières qu’à l’audace stylistique…

Orage

Pour la suite, je vous réserve un prochain article car au moment où j’écris ceci, la robe Orage qui vient de faire son entrée dans la collection D&D attend à l’atelier que je veuille lui coudre un ourlet. Elle est sublime, même si je la soupçonne d’être à l’origine d’une rupture de stock généralisée sur presque tous les tons de jersey de bambou chez Stragier 😀

La voyez-vous parmi mes réalisations de la dernière semaine d’octobre (qui fut TRES prolifique!)?

Et vous? Deer & Doe ?ou pas ? ou pas encore?

XoXo

Un amour de body

Dur à prononcer le nom de ce body! Et pour cause, XoXo est plus un emoticône qu’un nom dans le fond, avec ce x qui ouvre les bras d’un gros câlin et ce o qui donne des bisous… Pour ma part, je vois surtout le o qui ouvre des yeux subjugués et le x qui mime le clignement de celui ou de celle qui n’en revient pas. Pour moi, XoXo, c’est le body qui épate! Par son audace, sa curieuse épaule dévoilée, son port près du corps.

Bon bon, on se calme! Car enfin, si ceci est une introduction, beaucoup pourraient à juste titre se demander à quoi. XoXo est un des trois bodies de Noël que Charlotte Jaubert a créé l’an dernier. Il y avait le Gashina, le Mago et le XoXo. J’ai cousu les trois modèles en terminant par XoXo qui, sur le papier, me convainquait le moins. Depuis que je l’ai fait néanmoins, je le porte en priorité. Quoique… Les trois entrent et sortent de ma garde-robe à de si fréquentes occasions que je serais bien en peine de désigner lequel mérite l’or, l’argent ou le bronze.

Comme pour Baila (voir mon précédent article La confisette Baila), ma taille a trop évolué en 6 mois pour que ma cousette soit tout à fait séante d’aujourd’hui. Vous pardonnerez les plis parfois disgracieux dûs à ce changement de morphologie. Mais les bodies, en élasthanne, je ne les adapte pas. C’est mon choix. Je préfère mettre mon énergie dans de nouvelles pièces bien coupées, plutôt chaine et trame, qui feront j’espère bientôt l’objet d’un article sur ce blog.

Que dire de XoXo? Eh bien, qu’à sa sortie, il n’était disponible qu’en version « coffret », dans deux versions : une version fuschia, une autre « prince-de-galles ». Cette dernière a retenu mon attention. J’adore la contradiction d’exposer ce motif habitué aux étoffes lourdes et raides sur une cousette qui épouse en toute fluidité les courbes du corps.

Très polyvalent, XoXo est stylé en toutes circonstances. Habillé avec une jupe crayon noire, sexy avec un pantalon satin ou une jupe plus courte, relax-chic avec un jean, et discret au bureau (si si je vous assure) s’il est couvert d’une veste. Le petit foulard-écharpe en soie de couleur vive, noué au cou, lui va aussi à ravir. Et je suis sûre ne pas avoir encore testé toutes les combinaisons gagnantes.

Quant à la réalisation de ce body ultra-rapide, j’ai peu à dire. Simple et sans histoire. Même si à l’heure où je vous écris je serais bien incapable de m’en coudre un second car il n’y a plus de points zig-zag à l’atelier en ce moment. Oui, bon, je vois… On a passé trop de temps loin les uns des autres et je ne vous ai pas tout dit…

Figurez-vous, pour commencer, que ma petite machine à coudre d’entrée de gamme qui a parcouru tant de chemin avec moi depuis son achat en décembre 2016 a rendu l’âme. OK, elle est encore en soins intensifs et pourrait revenir à la vie si le technicien trouve une pièce en seconde main. En attendant, exit ma Singer Talent.

Figurez-vous ensuite que j’ai parcouru 150 km dans l’idée de me procurer une très bonne machine à coudre cette fois. A ce propos, toute petite parenthèse pour les lecteurs belges, les établissements Stecker de Bertrix (https://www.stecker.be/) valent le détour! Je dis « détour » car enfin, Bertrix, c’est toujours un détour, à peu près où que vous soyez en Belgique n’est-ce pas? 😀

Plaisanterie mise de côté, le choix et les conseils d’un équipe dévouée et compétente qui prend le temps, quand on se prépare à acheter un objet qui doit durer et avec lequel on réalise tous ses vêtements, ça vaut la peine je crois. Toujours est-il qu’en cours de route je suis passée de l’idée d’une Bernina multi-options à… une piqueuse plate!

O combien douloureux fut ce choix! Trop d’arguments tant pour l’une que pour l’autre. Mais au final, la piqueuse plate est moins coûteuse et je vous avoue avoir été charmée par son côté un peu brut, industriel, son établi intégré, son bain d’huile, ses petites manières de Formule 1, son côté implacable, son caractère de fauve à apprivoiser… Vous comprenez, je suis envoûtée par ma petite Jack ❤ ❤ Et sans doute devrais-je y consacrer un article. Je ne dois pas être la seule couturière amateure qui s’est posé/ se pose / se posera la question du passage à la piqueuse plate.

Tout ça pour vous expliquer que je suis toute marie lorsqu’il s’agit de piquer en zig-zag dans un body comme XoXo dont c’est la finition prévue tant au niveau de l’encolure qu’à celui des jambes. Idem pour mes slips et soutien-gorge. Donc là, j’attends un peu et mets mes projets lingerie en stand-by. Je ne suis pas pressée et ce sera l’occasion qui fera le laron (réparation de ma machine si c’est possible, achat d’une machine basique d’occasion sinon,…)

Pour ce qui est des boutonnières, je m’exerce à la main en repassant tel un mantra les mots de Marie-Laure Thorne sur la qualité supérieure de telles boutonnières et en tâchant d’oublier que je suis à des milliers d’heures de travail et de dextérité de Marie-Laure…

Revenons à XoXo : facile à coudre, facile à porter, facile à assortir. La cousette sans histoire mais qui sort de l’ordinaire! Cette asymétrie qui dévoile l’épaule, ce n’est pas si courante en dehors des stations balnéaires et donne une touche audacieuse à la tenue, même quand on porte une veste par-dessus. Ce qui me fait penser à un précepte chez les joueurs d’échecs qui dit que la menace est plus puissante que son exécution 😀

Côté fourniture, pas de surprise, les coffrets de Charlotte Jaubert sont toujours impeccables, de qualité et dans des quantités largement suffisantes. Ce lycra Prince-de-Galles répond amplement à mes espérances et il va avec tout, y compris toutes les saisons. Ce XoXo est donc une pièce fort accommodante, que vous voyez sur moi sans le pourtant très joli bijou qui accompagne le coffret. Le voici sur une photo prise en début d’année.

Pour finir, je vous laisse avec quelques images réalisées par ma photographe maison qui a, ce week-end, postulé à l’emploi (ni publié ni même vacant) de manager auprès de sa maman. Anabelle, que vous connaissez déjà dans le rôle de mannequin et même couturière, a décidé de faire de votre dévouée une influenceuse hors pair.

Elle m’a proposé un programme stakhanoviste, ma foi assez bien conçu, qui passe par un milliard d’étapes, notamment de videos, de podcasts, de stories et d’interventions en tous genres dans l’univers des réseaux sociaux. J’ai bien tenté de signifier que si je faisais tout çà, je n’aurais plus de temps pour coudre, elle s’est comporté comme une professionnelle qui doit gérer la résistance au changement d’un client attardé.

Finalement, nous avons fait la paix en convenant que quelques photos prises dans un autre cadre que ma traditionnelle terrasse serait un premier pas acceptable pour toutes les parties. J’avoue avoir surtout sauté sur l’occasion de faire une promenade en bonne compagnie mais en fin de compte, je ne suis pas mécontente du résultat… Il est bien mon manager non? J’espère que ses tarifs seront raisonnables!

La confisette Baila

Mon amour du fil a plus d’une facette

Voici comme promis un petit flashback sur ma première réalisation de l’année. Nous étions à l’aube de 2022, en janvier. J’avais le Covid et confinais dans mon atelier, d’où l’idée me vint de réaliser une cousette confinée, appelons çà une « confisette ». Il y a pire convalescence me direz-vous avec raison! Comme tout de même, sans être très malade, j’étais en petite forme, j’ai évité les gros défis et les grands choix. Pour ce genre de situation, les coffrets de Charlotte Jaubert sont tout de même imbattables : toujours de bon goût, généreux, de qualité.

J’ai repris le patron du body Baila qui m’avait tant plu (souvenez-vous de Baila sur mer) et j’ai commandé dans l’urgence un coupon de tissu que Charlotte recommandait à l’époque pour ce modèle. Ledit tissu, un lycra de bonne facture, côtelé, était disponible en rose ou en bordeaux. Rose, tendresse, douceur, lenteur, ou bordeaux, sensuel, capiteux et de caractère. En toute autre occasion, j’aurais tenté cette dernière alternative ambitieuse façon femme fatale mais là, lovée dans mon peignoir préféré, ma petite théière à côté de ma machine à coudre, la gorge en bouillie, j’étais dans le mood gentil. Rose! Ce fut mon choix.

A l’époque de la confection de ce body, je n’ai même pas songé à le photographier, ou si peu. En tous cas, je ne dispose d’aucune photo sur laquelle je porte ce petit chef d’oeuvre de body bien coupé et si agréable à porter. C’est un comble car depuis qu’il est arrivé dans ma garde-robe il en sort chaque semaine en toute occasion, même le boulot!

Pas de photo donc. Qu’à cela ne tienne, 9 mois plus tard, j’ai choisi de profiter d’un beau week-end d’automne en compagnie de mes enfants, improvisés photographes, pour scénariser Baila sur le fil. Car après tout, « Baila » signifie « Danse ». Et la danse que je connais le mieux est celle qu’on pratique sur un fil. Le fil du funambule cette fois, rien à voir avec ceux qui remplissent les tiroirs de mon atelier.

Ces photos ne rendent pas tout à fait justice à mon Baila d’origine. Car je l’ai réalisé en janvier en taille 42 alors qu’aujourd’hui… je taille 38! Alors, forcément, le séant n’y est plus tout à fait. Mais honnêtement, je le porte encore et ne boude pas mon plaisir quand bien même il plisse un peu trop par-ci ou glisse un peu trop par-là. Après tout, on est sur une matière stretch qui permet une certaine marge de manoeuvre. Mes autres cousettes chaîne et trame n’ont pas la même capacité d’adaptation. D’où un peu de pression en ce moment à l’atelier pour vite vite retrouver quelques basiques portables à ma taille. Mais ça, c’est déjà la fin de l’histoire. Commençons avec le rose Baila!

Baila existe avec deux types de manches : les manches ballons avec poignet ou des manches droites, près du bras. J’avais beau être d’humeur soft, il m’a semblé qu’une invitation à la danse, à l’ondulation, à la séduction, s’accommode mieux de manches ballon que de manches droites. Donc, manches ballon! L’autre option : finition slip ou tanga. Là, par contre, c’est le côté « gentil » de la force qui l’a emporté. Slip classique! J’étais vraiment en quête de confort et n’envisageais pas de porter ce body avec un bas moulant qui aurait justifié le mode tanga.

Le coffret matière de Charlotte est arrivé avec une doublure magnifique effet « seconde peau », une caresse textile en gros. J’ai cousu le tout à la surjeteuse. Trop facile, trop vite fait, trop ce qu’il me fallait à ce moment-là!

Sortir de l’ombre

Où il ne peut être question de couture pour cette fois

Il m’en coûte mais je reviens.

Avez-vous jamais, enfant, joué au bord de la mer à vous faire ensevelir de sable? Votre ami, cousin, neveu, pote d’un jour s’active à la pelle tandis que vous vous installez confortablement, lové dans une niche fraîchement creusée. Une fois que seule la tête et les épaules émergent, le moment est impressionnant. Car il faut prendre conscience et accepter que d’insignifiantes pelletées de sable, chacune à peine perceptible, une fois mises toutes ensemble, vous empêche de bouger. On n’y croit pas vraiment, on se sent tellement plus fort que ces quelques grains légers… Pourtant, la conclusion est implacable, nous sommes bel et bien prisonniers de la plage.

Heureusement, le jeu continue et consiste alors à tout défaire au plus vite. La victime et son bourreau partagent le même état, celui qui confond peur et amusement, celui qui appelle, aux frontières de la panique, à prouver au plus vite que tout cela est réversible. Une fois l’expérience terminée, c’est à peine si on y croira encore et il faudra que peu de temps s’écoule avant qu’on regarde à nouveau les grains de sables, minuscules et inoffensifs, avec arrogance. Et si on se souvient de s’être senti contraint, on en rira.

Alors voilà, en 2022, je me suis laissée ensevelir dans le sable en songeant qu’aucune de ces pelletées ne pourrait avoir raison de moi. Puis, une fois prise au piège, bouger vers la libération me paraissait trop lourd. Genre fatiguée avant de commencer. Et je pensais à mon blog, à tout ce que je n’avais pas écrit. Mes cousettes se succédaient mais les photos ne suivaient pas, les textes et les articles encore moins. Nous voici en octobre et 2022 est encore vierge de partage.

C’est le cas parce que, du fond de ma niche, écrire futilement sur des choses futiles me semblait inapproprié, presque inauthentique. Parce que 2022, en plus d’être planétairement glauque, a aussi malmené ma vie privée et professionnelle. Alors, captive sous le poids, tantôt de la tristesse, tantôt du stress, parfois même de la colère, je me suis tue.

Je me suis tue mais je n’ai pas cessé de coudre. Même dans le deuil, même les jours de grande méforme, même en situation d’échec, et cela, ça signifie quelque chose. Je pense que coudre participe de mon équilibre, de ma capacité à sortir des niches de sable quand elles sont pleines. C’est pourquoi, communiquer sur cette activité, dans le fond, n’est probablement ni futile ni inconvenant.

Il va me falloir, les jours qui viennent, reprendre méthodiquement (ouille!) les réalisations de l’année, trouver un photographe qui leur rende justice (à mesure que les enfants grandissent, j’ai de moins en moins de choix…) et les habiller de l’article qu’elles méritent. Je n’ai pas cessé de vous lire, membres de la communauté couturesque qui n’avez pas encore cédé au « tout-Instagram » et j’ai hâte, à mon tour, de vous offrir à nouveau les quelques témoignages qui permettent d’échanger et de ne jamais se sentir seuls et seules à l’atelier.

Je suis de retour.

Sophie

Retrospective 2021

Productivité et amusement!

Hellooo! Avant de foncer tête baissée dans les projets foisonnants de 2022, je ne résiste pas au très classique mais non moins gratifiant exercice de la rétrospective de l’an écoulé.

2021, seconde année passée entre risque de contamination et risque de confinement, année partagée entre l’envie de sortir, de voir ses proches devenus trop lointains et la volonté de ne pas leur nuire. Je ne vous apprends rien mais je rappelle ces faits car ils posent une question pour tout couturier qui se respecte : est-ce encore la peine de coudre, de fabriquer des vêtements, de prendre soin de son apparence si c’est pour rester chez soi.

La question est pertinente, d’autant plus que la généralisation du télétravail et la réduction drastique des occasions de sortir limitent beaucoup l’usure de nos pièces de garde-robe. Et c’est tant mieux! La conséquence n’est pourtant pas de changer de hobby et de passer au vélo d’intérieur. La conséquence est coudre mieux : prendre plus de temps et de soin à chaque pièce et pourquoi pas? Coudre autre chose que le tout-venant destiné à couvrir les besoins quotidiens.

Pour ma part, voici, sans concession, les réalisations de 2021.

Les bodies et la lingerie

Section qui méritait d’ouvrir la marche parce que c’est vraiment dans ce domaine que je me suis le plus amusée. Je ne vous refais pas l’histoire de mon désir de body que j’avais fait taire jusque là. J’adore cette pièce confortable et un peu provocante parfois. En 2021, trois bodies sont nés dans mon atelier, tous trois dessinés par Charlotte Jaubert : Le Baïla avec ses manches-ballons m’a donné des ailes sur une plage normande, le Gashina devant le sapin de Noël m’a fait briller de 1000 feux et le Mago, plus soft, a eu son petit succès le jour de l’An, grâce à son dos bénitier rehaussé d’une jolie chaîne.

Côté lingerie, j’ai surtout travaillé la culotte, même si j’ai aussi tenté le patronnage sur mesure d’un soutien-gorge bien couvrant. L’ensemble culotte/soutien-gorge sont en plumetis de chez Stragier. La culotte est le modèle « pique-nique champêtre » de Laura Stanford et Katherine Sheers.

Le reste, c’est la série présentée dans mon article Salade de fruits Les modèles et le coffret matière sont de Charlotte Jaubert.

Enfin, un expérimentation convaincante : la culotte menstruelle de Charlotte Jaubert pour Artesane. Confort et beauté conjugués au moment où on en a le plus besoin :

Le C.A.P.

Vous l’aurez compris, 2021 était plus orientée « plaisir » que « devoir ». Aussi, les réalisations dans le cadre du programme CAP de Christine Charles ne sont pas légion. Voici tout de même deux très beaux résultats : la robe Eleanora et le chemisier Adelise :

Les tops

Une série d’articles vous a déjà présenté ce que j’ai appelé les tops de l’été. Parmi eux, le petit top noir pour les chaudes soirées d’été, le Liberty manche 3/4 bouffantes, le sans-épaules aux motifs de mirabelle, la marinière avec noeud à l’avant, le T-shirt avec noeud à l’arrière… Tous les modèles sont de Burda et tous les tissus sont Stragier.

Un petit dernier jamais édité (parce que je ne l’avais pas repassé au moment du shooting et que la luminosité était très moyenne…) : le joli top Burda Easy en plumetis Stragier :

Une robe tout de même

Enfin, une robe a tout de même vu le jour en 2021 : féminine à souhait dans un coton de la collection UNE de Stragier. Trop beau pour en liquider les chutes si petites soient-elles. J’ai testé une couture récup’ : les petits sachets de thé pour jouer à la dinette…

Des accessoires

Les sachets de thé n’ont pas été mes seuls essais en matière de récupération et de surcyclage des restes ou des matériaux usagés. Une vraie réussite en 2021 a été la confection d’un tissu à partir de petits carrés de denim retirés aux jeans (très) usagés et moultes fois déjà rapiécés d’Anabelle. Avec le coupon ainsi conçu, j’ai pu réaliser une très jolie trousse. Solidité et bonne tenue au rendez-vous :

A propos de trousse… J’en ai imaginé une à partir du modèle « caméléon » de Corinne Romeyer. C’était à l’occasion d’un anniversaire dans ma famille et j’avais envie de faire quelque chose d’unique. Aussi me suis-je lancée dans le perlage, forte des conseils de Marie-Laure Thorne lors de sa master classe de fin d’année pour Artesane. Le motif est familial, dans le sens où sa conception un peu aléatoire a requis l’intervention de plusieurs parmi nous 😀

Enfin, terminons avec le sac à main, autre projet récup très satisfaisant. La sangle est d’un vieux sacs en lambeaux, le corps est issu d’un vieux jean d’Anabelle (oui vous avez compris, elle est un intarissable fournisseur de vêtements élimés!), le rabat est un reste de simili cuir utilisé pour la trousse en forme d’éléphant (voir Fan d’éléphant!) et la doublure est un reste de coton fil-à-fil utilisé pour le chemisier Adelise. La seule matière neuve utilisée est l’entoilage thermocollant. Vu l’usage journalier que je fais de ce sac, il m’a semblé plus que raisonnable de l’entoiler.

Enfin, il me faut terminer cette rétrospective en saluant le départ du chat de l’atelier, Nikita, la fan des shootings, la démente des chutes de tissus, la chasseuse des restes de papier de soie, mon assistante imprévisible, nous a quitté à presque 17 ans.

Entre-temps, Oreo est entré en formation mais il a encore du chemin à faire pour comprendre tous les délices de l’atelier… Et pour l’instant il préfère le classique panier à mes tiroirs à tissus mais me direz-vous, est-ce un inconvénient?

Entrons à présent en 2022. Qu’elle vous soit douce!

Sophie

%d blogueurs aiment cette page :