Pentathlon 4 : Les hauts

J’ai écrit ci-dessus que les hauts n’étaient pas une priorité et c’est exact? Néanmoins, eux aussi à un moment donné deviennent trop amples et peu seyants. J’ai donc pris un peu de temps pour en confectionner de nouveaux à ma taille : un chemisier blanc, un pull bien chaud, deux cols roulés et un body (ce dernier parce que c’est addictif, c’est comme çà). Par ailleurs, ma douce moitié lui aussi avait besoin d’une nouvelle chemise et je lui ai donc préparé une petite surprise de sous le sapin….

Un chemisier blanc, pas forcément ennuyeux

Le chemisier blanc, c’est un basique : élégant, facile à assortir, toujours classieux. Mais coudre un chemisier blanc, rien qu’en pensée l’ennui me hantait. J’ai donc choisi une version particulière du chemisier blanc proposée par Burda.

Soit dit en passant, ledit modèle présente un dessin technique qui ne correspond pas au patronage puisque le dessin prévoit un pied de col et que ce dernier n’existe pas dans les pièces de patron. Cela dit, c’est plus surprenant que réellement incommodant comme vous pouvez en juger…

La particularité de cette cousette : un modèle un peu vintage (col droit froncé, têtes de manche froncées…) dans un tissu extraordinaire : la dentelle bio de C. Pauli aux motifs de mimosa, une fleur que j’adore et dont il me semble renifler l’odeur à chaque fois que je porte le chemisier.

Judicieusement placées, les finitions en dentelle ont remplacé avantageusement l’ourlet de bas devant et dos ainsi que celui du col.

Cette magnifique dentelle se coud aisément mais attention! Le stylo frixion ne s’efface pas le coton uni de C. Pauli utilisé pour les poignets et pattes de boutonnage 😰

Le pull scintillant

Et voilà Sophie qui réédite avec Burda Easy et qui refait le coup de découper sans marge de couture sous prétexte que c’est de la maille sur un modèle ample et qu’on y verra que du feu… Quand je vous dis que je n’ai pas honte!

Ici on est sur un modèle coupé dans une maille scintillante de chez Stragier sélectionnée dans un coloris bleu glacier. Là encore, il faut le dire, nous sommes sur une matière d’exception : très douce à l’intérieur, légère et chaude à la fois, une jolie rondeur,… et en toute discrétion, un petit fil de lurex argenté rappelle le givre, la neige que nous n’avons pas, les fêtes de fin d’année,…

Le body de Charlotte Jaubert

Oui, je sais, j’en ai déjà 5, en fallait-il un 6e? D’abord les 5 premiers deviennent un peu larges (quoiqu’ils restent portables grâce à la souplesse du stretch) et ensuite, je suis dingue de pois, tout le monde sait çà alors quand Charlotte sort un modèle « plumetis », je devrais rester de marbre? Allons allons. De toute façon, il fallait bien une pièce festive pour accompagner ma jupe de princesse pas vrai?

Un chouya trop osé pour moi le contraste entre la doublure beige et le plumetis noir (qui fait croire que le body est transparent) mais un tel confort! Sur l’avant et le dos, des découpes donne au body un effet « bustier » lui aussi surprenant. Cette pièce, je la porterai aisément en sortie, au resto, à la maison les jours de fête, mais pas forcément au bureau.

Côté technique, je crois que c’est la pièce de Charlotte Jaubert la plus complexe que j’ai eu à monter. Pour le coup, les gommettes que Charlotte dépose dans chaque coffret de matière ont été plus que nécessaire 😀 Mais rien d’insurmontable non plus. Juste un peu plus de temps qu’un body classique.

Chemise pour homme

Le modèle Four Fellows de Ottobre fut le cadeau de Noël de mon mari. Le gros gâté! Le tout dans un coton Liberty de Noël mais à porter toute l’année!

Cols roulés

A vrai dire, j’ai cousu deux blouse à col roulé. La fameuse « Lotta » d’Annabel Benilan. Mais les photos, les mots et surtout le temps me manque…

Voici donc qui boucle le volet 4 de mon pentathlon! A demain pour la fin!

Pentathlon 3 : les pantalons/shorts

Première cousette pour découvrir Apolline Patterns

Choix de patrons

Le pantalon, y a pas de secret, c’est le truc le moins féminin du vestiaire, c’est souvent pourri pour ce qui est de le confectionner avec ces histoires de ponts, sous-ponts et braguettes en tous genres et vous l’aurez compris, c’est vraiment pas ce que j’ai envie de coudre. Pourtant, c’est un basique très utile, surtout en hiver et je me suis promis de ne plus acheter de vêtements dans le commerce alors… rien à faire, je devais y passer.

Histoire d’être gentille avec moi-même, j’ai opté pour deux modèles sans pont ni sous-pont ni braguette. Ensuite, je me suis concédé un modèle très simple et un autre un peu plus exigeant, pour faire bonne mesure…

Burda Easy

Dans les Burda Easy (qui ne seront jamais vraiment easy que le jour où ils intégreront la marge de couture – c’est mon avis, je le sais contestable et contesté mais je le donne tout de même :-)), un modèle de pantalon stretch avait retenu mon attention en raison d’un détail de mode déjà daté mais que je continue à apprécier : la fente sur le milieu devant des jambes. Moi qui suis fan de belles chaussures, voilà le petit plus qui peut les mettre en valeur!

J’ai réalisé ce pantalon sans histoire dans le même scuba de Fairy Factory que celui utilisé pour ma robe Gashina mais cette fois en couleur noire.

Pour l’aspect technique, il me faut faire confession d’une attitude particulièrement inappropriée mais dont je ne parviens pas à rougir, même au moment de vous l’écrire, j’ai découpé une taille 38 sans ajouter les marges de couture vu que mes mensurations étaient un peu inférieures à cette taille. Voilà. Oui, c’est vrai, c’est pas comme çà qu’on fait. Mais dans un modèle stretch, j’ai estimé que ça passerait. Voilà c’est dit ☺️et faute avouée est à moitié pardonnée!

Evaluation du résultat : peu d’efforts pour peu d’effet mais une pièce discrète et passe-partout, très confortable.

Le short George

Si j’avais écrit en temps et heure, j’aurais bien consacré à cette pièce l’article solo qu’elle mérite. Une de mes découvertes de l’année : les patrons d’Apolline Patterns et cette première tentative en taille 38 : George. George est à la fois un short ou un pantalon très ample. J’ai été séduite par sa forme en ailes de papillon qui lui conserve beaucoup de féminité.

Il a été réalisé dans un tissu dont j’ignore l’origine tant il sommeillait dans mes armoires : la consistance d’une gabardine dans une armure sergée… Il m’en restait un petit mètre et cela à suffit.

George est un modèle doublé et pour cela j’ai également récupéré une chute dormante, en l’occurrence un coupon de cupro bleu marine.

La fermeture est un zip classique posé de façon discrète.

George paraît simple mais il faut tout de même un peu de pratique pour s’y attaquer (forme évasée et plongeante, ourlet avec parement, doublure, ceinture…) Je trouve d’ailleurs que c’est un peu la « patte » et l’intérêt d’Apolline Patterns ces modèles éclatant de simplicité à l’oeil nu mais cachant des heures de travail consciencieux. Un peu comme les spectacles de cirque qui se consomme avec gloutonnerie, qui semblent aller de soi mais reposent sur un entraînement sans concession.

Suivant les pièces avec lesquelles on accommode George, il peut se montrer un peu partout : bureau, maison, sorties, courses,… Ici, pour le shooting, je me suis laissée conduire par ma photographe Anabelle dans une petite rue qu’elle affectionne particulièrement…

Et voilà qui clôt l’article sur les pantalons du pentathlon! J’espère chers lecteurs que vous tenez le coup car moi, à deux articles de la fin du pentathlon, je suis chaud boulettes! A très vite pour la suite!

Pentathlon 2 : Les jupes

J’ai deux amours

Deux jupes ont été confectionnées cet automne dans des styles très différents. Tous deux me plaisent et chacun trouve son occasion, son usage :

  • La jupe « art déco » : coupe très simple taillée dans un tissu d’ameublement en jacquard. Audace du tissu, géométrie des motifs art déco, et au final une jolie pièce de caractère très portable.
  • La jupe en tulle : modèle évasé à hauteur du genou dans un tulle souple noir de chez Stragier et une doublure de viscose plumetis du même fournisseur

Jupe Art déco

Modèle simple et efficace, peu consommateur de tissu. Il s’agit de la jupe n°111 du magazine Burda de janvier 2022. Le tissu est un très ancien coupon du Chien Vert dont les motifs art déco m’avaient charmé mais qui ne pouvait pas être utilisé sans un peu de réflexion. D’une part, je n’en possédais qu’un mètre (sur une laize de 150) et d’autre part, c’est un tissu d’ameublement qui ne pouvait donc contribuer à un vêtement que sous certaines conditions, sous peine de ressembler à un fauteuil…

Cette jupe m’a semblé être idéale : de forme trapézoïdale, elle accepte une matière un peu rigide pour soutenir cet aspect géométrique déjà présent dans les motifs du textile. Côté métrage, elle convenait aussi.

J’aimerais ici commenter un choix de fermeture que j’affectionne de plus en plus. Sur des matières aussi consistantes que ce jacquard, plutôt qu’un zip invisible, j’opte pour un zip classique que je pose en le recouvrant entièrement de tissu. En visuel, on voit uniquement la couture en « U » qui entoure l’endroit où est placé le zip et ce dernier, lui, reste bien caché sous la matière. La pose est d’une grande simplicité et j’aime ce résultat sur ce type de textile.

Jupe en tulle

A l’extrême opposé, la jupe en tulle! C’était tellement dans mon imaginaire de princesse çà! Une jupe en tulle avec des jupons et des jupons et un tombé vaporeux mais fluide… Le truc impossible à porter, impossible à s’offrir, sauf peut-être pour une durée dérisoire de 24 heures, le jour de son mariage…

Sauf que moi, certains parmi mes lecteurs en témoigneront, le jour de mon mariage, je déménageais et mes « invités » sont arrivés dans la salle des mariages en bleu de travail. Pas tous il est vrai! Les plus prudents, ayant anticipé le moment, avaient casé dans la camionnette de déménagement, qui un costume, qui une robe en soie, pour les enfiler en dernière minute et se présenter, impassible, à la maison communale.

J’ajoute que ma fille aînée est née une semaine après cet événement, c’est dire que pour moi, une jupe en tulle ne l’eût pas fait, de toute manière.

Et alors quoi? Doit-on rester ainsi toute sa vie dans le regret d’un déguisement qu’on ne portera jamais? Doit-on laisser ses ambitions de petites filles à l’état de projets avortés sous prétexte qu’on a grandi? Oui, j’ai grandi. Mais mon désir de tulle aussi! Alors, il me fallait trouver un modèle capable de satisfaire mes goûts de luxe et de grandiloquence (si, le tulle, c’est grandiloquent!) tout en me permettant de vraiment en profiter. Il fallait donc aussi un modèle portable. Peut-être pas portable en toute occasion mais suffisamment portable que pour être utilisé.

Quand Artesane a sorti ses cahiers n°3 « Echappée belle », j’ai compris que je le tenais ce modèle. J’ai mis des années à hésiter ensuite sur sa déclinaison concrète : version tulle souple ou tulle rigide? quelle longueur? combien de jupons? Ah lala! Voilà qui ne se tranche pas ainsi vous en conviendrez 😂 Pour finir, j’ai opté pour la version hauteur de genou, dans un tulle souple. J’aime beaucoup le tombé de cette matière…

Les tissus sont de chez Stragier : le jupon est en viscose plumetis noire et il est couvert de trois épaisseurs de tulle souple❤️❤️

Cette petite merveille ne se couds pas en deux temps trois mouvements mais le résultat en vaut la peine et même, il me semble que le soin requis par ce modèle est constitutif du plaisir qu’il apporte. Ce ne serait pas aussi beau si c’était facile. On est sur une pièce d’exception ici, alors de mon point de vue, elle doit prendre du temps, demander de la réflexion, de l’habileté et quand on manque d’habileté, de la malice.

C’est bien cela dont j’ai eu besoin lorsque j’ai constaté que la taille avait bougé en cours de coupe au point d’avoir 10 cm de trop! Tout ça pourquoi? Parce qu’elle est taillée dans le biais du tissu, que je n’avais pas forcément resserré correctement le fil de fronce sur lequel Artesane met pourtant bien en garde, que j’ai mis des semaines à terminer cette pièce et qu’elle, en attendant, avait décidé de vivre sa vie.

Comme le zip invisible (un vrai, celui-là) avait entre-temps été posé sur toutes ces couches de tulles à ma plus grande satisfaction mais au prix de quelques sueurs froides, je n’ai pas voulu tout défaire. Eh bien, retirer dans ces conditions les centimètres superflus sur les 4 épaisseurs de jupe tout en veillant à ce que les pièces restent parfaitement superposables, c’est ce que j’appelle de la malice!

Cela dit, le cours video qui accompagne le modèle chez Artesane est très bien fait. Il est donné par Marie-Laure Thorne, ce qui, à mes yeux, est un gage en soi. Gage de qualité et d’intolérance à toute imperfection. C’est peut-être pour cela qu’au moment d’ôter les 10 cm de façon « malicieuse », je me suis entendue murmurer « pardon Marie-Laure » 🙂

Pentathlon 1 : les robes

Histoire de 3 coups de coeur

Les robes : Style et confort!

Comme annoncé dans mon précédent article, il y avait des priorités assez évidentes dans mon entreprise de nouvelle garde-robes en taille mini. Mes hauts habituels, certes, n’étaient plus très seyants mais ils étaient portables. A l’inverse, à mesure que je perdais du poids, mes pantalons et jupes glissaient au point de menacer l’indécence. J’ai donc mis mes efforts en priorité sur les bas (pantalons, short, jupes) mais aussi sur une pièce mal aimée de mon ancien vestiaire : la robe!

Il faut dire que le marché des patrons indés regorge de tentations en la matière. Des robes confortables, faciles à coudre et qui donnent un style d’enfer. Mes choix se sont portés sur les robes que Charlotte Jaubert a déclinées de ses bodys Saïgon et Gashina ainsi que sur la pièce-phare de la nouvelle collection de Deer & Doe, « Orage ».

Gashina

J’avais déjà aimé le body Gashina au point d’en faire ma pièce maîtresse lors des réveillons de 2021. Pour le coudre dans sa version robe, j’ai choisi un tissu scuba de chez Fairy Factory : un tissu chaud, de bonne tenue, avec un taux d’élasticité parfait.

Résultat une robe très portable qui tourne de lessive en lessive sans bouger. Elle est vraiment polyvalente et convient tant pour le travail en présentiel ou à distance, qu’à la maison ou encore en sortie le soir. Actuellement, je la porte avec des bas noirs ou des collants en laine lorsque le temps l’impose et elle accepte tout avec bonheur. Donc, Gashina, la valeur sûre entre toutes!

Côté technique, j’ai opté pour une taille 38 en corrigeant au niveau des hanches (qui font 36 voire 34). Pour apporter ces corrections, je n’ai pas travaillé comme d’habitude sur le patron dès le départ, mais sur la cousette elle-même après essayage. De cette façon, elle suit vraiment les courbes de mon corps. Le tissu le permettait : il se tient très bien et se couds aisément.

Saïgon

Voilà qui donne des envies de voyage tout en restant chez soi! Parfait pour la casanière indécrottable que je suis… Ce modèle de Charlotte Jaubert ne me tentait pas sous forme de body. Je ne voyais pas très bien l’intérêt de tout ces drapés autour de la taille. Par contre, la version robe que Charlotte a proposé cette année dans un tissu de Torretto Tessuti m’a vraiment plue.

A tel point que je l’ai réalisée telle quelle, dans ce fameux tissu! Il s’agit d’un jersey de polyester de couleur champagne rosé (ça aussi ça inspire!) rayé de noir. Sans la démonstration convaincante de Charlotte, je n’aurais jamais tenté une robe dans cette matière. En effet, ce jersey est hyper fin, hyper lisse, pour ne pas dire fuyant :-D, et je craignais qu’il ne marque les contours du corps de manière peu flatteuse, voire même qu’il ne soit légèrement transparent.

Au final, jugez vous-mêmes, le drapé ne nuit pas et le tissu se comporte comme il faut. Au porté, cette robe est aussi confortable qu’une robe de nuit. Elle aussi peut se sortir en toutes circonstances!

Orage

Comme je l’écrivais précédemment, mon gros coups de coeur de l’année va à la marque Deer & Doe que j’ai découverte tardivement. La collection automne-hiver 2022 est composée de deux pièces aux nombreuses variantes. L’une d’elle, Orage, m’a tapé dans l’oeil : une robe confortable un peu schizophrène, tiraillée entre le vêtement d’hiver à col roulé et le détail sexy dont on a besoin en toutes saisons :

Au risque de me répéter, il s’agit ici encore d’une robe très confortable mais avec du caractère et qui se porte en de nombreuses circonstances. Je l’adore mais vu que ma fille l’a « empruntée », je ne peux pas dire que j’en fais beaucoup d’usage en ce moment. Et comme l’intéressée me suggère de m’en refaire une autre, j’imagine que je dois prendre ça comme un double signal :

  • Je ne suis pas prête de revoir ma robe
  • Cette robe est sujette à l’addiction et pousse de gentilles jeunes filles bien élevées à se comporter comme un bandit de grands chemins

Cette robe est aussi à l’origine d’une rupture de stock, entre temps compensée, chez Stragier qui en fournit le matériau essentiel : un jersey de bambou trop trop doux, trop trop fluide et que Deer & Doe a eu l’imprudence d’utiliser et recommander 😀

Côté technique, cette robe se coud avec une rapidité déconcertante au vu de ses détails qui peuvent faire peur : l’encolure en deux empiècements, le bord du bas de jupe qui forme un sourire (remonte sur les côtés). En fait, non, Orage est un plaisir à coudre et lorsqu’on suit les instructions, tout se passe bien. J’avoue avoir simplement douté au moment de coudre l’ourlet.

Sur certaines réalisations trouvées sur le net, j’e trouvais’estimais que l’ourlet était trop visible et alourdissait un modèle qui pour moi doit rester tout en légèreté. Finalement, j’ai choisi une finition en ourlet roulotté. Et je ne le regrette pas. C’est tellement plus simple qu’un ourlet en rond dans un jersey fluide et ça n’alourdit pas le tombé. C’est aussi, me suis-je dit, un poids en moins sur une jupe taillée dans le biais qui, de ce fait, menace tout de même de bouger.

Et voilà pour le volet « robes » de mon pentathlon! J’espère qu’il vous plu et que vous attendez le volet 2 avec impatience 🙂

Découverte 2022 : Episode 1 – Deer & Doe

Sirocco, Datura, Hysope et Fougère

Fameuse découverte que celle-là me direz-vous. Tout le petit monde de la couture amateure ne connaît qu’elles! Eléonore et Camille, les deux nanas à l’origine de la marque de patrons Deer & Doe. Seulement voilà, j’ai cheminé longtemps dans les revues, surtout Burda et La Maison Victor, ainsi que dans les livres : celui d’Ivanne S, ceux d’Annabel Benilan, et beaucoup d’autres auxquels ce blog tente de rendre justice à chaque réalisation.

Donc, pour moi, acheter des patrons, entendez des patrons sans livre ni revue, c’est assez rare. Ou plutôt, assez récent, car je n’ai pas l’intention d’en rester à l’exception et ce, en grande partie grâce à Deer & Doe et à leur livre Dressed qui m’a permis de passer… du livre aux patrons indés. Ce que j’apprécie en particulier chez D&D:

  • La qualité des patrons qui donnent de jolis vêtements bien coupés
  • La qualité des explications
  • Les marques sur les patrons des endroits où la stature peut être adaptée
  • La facilité d’adaptation de ces patrons à nos morphologies de vraies femmes : une taille épaisse mais peu de hanches ou inversement. Perso je dois retirer une taille aux hanches et supprimer deux cm de stature dans le buste et 2 à 3 autres cm aux jambes
  • Le style Deer & Doe : un style hyper portable, à la fois classique mais avec le détail qui dément aussitôt cette assertion.
  • L’univers Deer & Doe : avec le livre Dressed, on découvre une vision et des valeurs cohérentes sur la mode, les femmes et le monde.

Alors qu’ai-je fait pour entrer dans cette marque? Tout d’abord une Sirocco! C’est sans doute le patron-phare, le plus cousu de D&D. La combinaison en maille, à la fois souple et structurée grâce à un design qui sculpte les hanches et un effet cache-coeur qui flatte tous les bustes.

Sirocco

Lorsque j’ai testé cette combinaison lors de sa coupe, j’étais béate d’admiration devant…moi! 😮 De plus, je m’occupais à cette tâche un jour de couture en famille avec ma nièce et cette cousette nous a conquise à l’unisson. Donc oui, je suis la millionième victime de l’effet « waw » de Sirocco. Ici, je l’ai cousue en taille 42 en retirant 4 cm de stature en tout. Le tissu est une maille Milano noire de chez Stragier.

Emballée par cette expérience hyper satisfaisante, je suis repartie à la hâte sur le site de D&D pour découvrir ce qui était alors la nouvelle collection. Cette collection présentait trois modèles : la veste ou surchemise Fougère, le pantalon Genêt et le top Hysope. Leur nom qui s’inspire d’un herbier universel indique que nous sommes sur du chaîne et trame (dans le cas contraire, ce sont des noms d’éléments météo qui sont à l’honneur comme par exemple dans le précité Sirocco). Je les voulais tous mais comme d’hab mon appétit était plus grand que mon temps libre. J’ai donc fait l’impasse sur le Genêt et me suis contentée de Hysope et Fougère.

Hysope

Voici Hysope en photo mais à défaut de l’avoir immortalisé au moment de sa couture, je ne peux pas vous le présenter « sur pied ». Hysope est devenu indécent depuis que j’erre trois tailles en-dessous de celle dans laquelle Hysope a été cousue… Pièce à réajuster vous l’avez deviné mais vu le type de patron, je dois pouvoir m’en sortir sans trop de mal. Le tissu est un coton très doux de la collection UNE de Stragier.

Fougère

Fougère aussi est désormais surtaillée mais ça ne pose pas de problème particulier. C’est le luxe des vestes de pouvoir se porter légèrement oversize. De plus le réglage de l’élastique de taille fait bien illusion et suffit à lui seul à passer à un semblant de taille 38. Ma Fougère est coupée dans un sergé léger couleur framboise de chez Stragier. Petit bémol : orpheline de tout engin capable de réaliser une boutonnière ni même un simple zigzag, je me suis mise en devoir de réaliser les boutonnières à la main. Si j’ai entre-temps acquis plus de maîtrise, je regrette quelque peu le résultat. A refaire à l’occasion. Et entre nous, les occasions de border des boutonnières, c’est devant une bonne série un dimanche après-midi pluvieux. En attendant que ces conditions soient réunies, je porte ma Fougère telle quelle.

Datura

Enfin, cet été, j’ai cédé aux sirènes de Datura. Ce petit col géométrique m’appelait vraiment et je manquais d’un petit top blanc tout simple à associer avec mes vêtements d’été. Datura est ici taillée dans une popeline (fil 60/1) de chez Stragier, réputée opaque. Dans le dos, j’ai tenté une version sans bouton qui s’ouvre donc légèrement. Portable, même si je dois ce choix davantage à l’absence d’envie de broder les boutonnières qu’à l’audace stylistique…

Orage

Pour la suite, je vous réserve un prochain article car au moment où j’écris ceci, la robe Orage qui vient de faire son entrée dans la collection D&D attend à l’atelier que je veuille lui coudre un ourlet. Elle est sublime, même si je la soupçonne d’être à l’origine d’une rupture de stock généralisée sur presque tous les tons de jersey de bambou chez Stragier 😀

La voyez-vous parmi mes réalisations de la dernière semaine d’octobre (qui fut TRES prolifique!)?

Et vous? Deer & Doe ?ou pas ? ou pas encore?

CAP Couture : Yselda la Maudite

« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. » Nelson Mandela

Eh bien s’il m’était donné d’avoir une troisième fille, permettez moi de vous le dire, elle ne s’appellerait pas Yselda! 😀

C’est en ce début de mars que je trouve le courage de guider ma main vers le clavier pour vous dire combien fut long et difficile le chemin vers une Yselda forcément décevante. Ceci ne signifie pas du tout que l’expérience Yselda ait été vide d’enseignement, bien au contraire. Mais elle m’a tout de même coûté quatre dimanches de travaux inutiles pour un résultat très improbable.

Je vous explique. Le livre* que je suis pas à pas dans cette épopée du CAP Couture propose les patrons à réaliser en taille 38. Pour d’autres tailles, le site Artesane.com, qui est partenaire de l’ouvrage, distribue les patrons PDF. Pour la jupe Ambrosia ( voir mon article ici : CAP Couture : Ambrosia), j’avais tout naturellement imprimé les pièces en A4 et après un petit assemblage minutieux mais aisé, je m’étais constitué un petit patron prêt à utiliser. J’ai voulu rééditer ce que je ne pensais alors pas être un exploit sur Yselda et çà, c’est l’histoire de mon premier dimanche.

Dimanche I : Yselda se rebiffe

Yselda existe en trois variantes pour lesquelles chaque pièce est reproduite. Et ce, même si des pièces sont communes aux diverses variantes. Aucun calque sur le PDF ne permet de sélectionner les pièces dont on a besoin et éviter l’impression des autres. Dans ces conditions, c’est 78 pages qui sont sorties de mon imprimante. Considérant qu’il me suffisait de découper une partie seulement de ces feuilles, j’ai persévéré. Mais en fin d’après-midi, j’ai du admettre que non seulement je n’avais pas terminé mais aussi que ce qui était fait manquait cruellement de précision. Il ne faut pas oublier que dans ce programme tout est cousu et vérifié au millimètre. Alors à quoi rime de controler ses coutures à ce niveau de précision, quand on n’est pas garant de son assemblage papier? Rien. Cela ne rime à rien. Et c’est devant ce RIEN qui résonnait dans ma tête que j’ai accepté la perte d’une après-midi que j’espérais créative.

Je me suis avisée que d’autres lectrices avaient eu des problèmes semblables et avaient réclamé une version A0 des patrons. Cette version est également disponible sur le site d’Artesane et, surprise, en me renseignant sur qui diable pourrait bien m’imprimer du A0, j’ai appris que le petit imprimeur en bas de ma rue faisait çà à des conditions tout à fait acceptables. Problème? Solution! « A dimanche prochain chère Yselda » ai-je murmuré en chiffonant les morceaux irrécupérables de papier et en déposant les autres dans le bac à feuilles de brouillon.

Dimanche II : Yselda manque de couleurs

La veille au soir, pas peu fière d’avoir déniché le bon imprimeur, je regarde mes feuilles sortir en format A0 de la machine sous l’oeil médusé de son propriétaire, de toute évidence plus habitué à des plans d’architecte.

Avant cela, l’intérêt de mon portefeuille avait dicté mon choix d’une impression noir et blanc. Après tout me suis-je dit, je peux encore suivre une ligne noire sur fond blanc sans loucher non?

En fait, oui, mais parfois non. Sur certaines pièces, à certains endroits, le choix de suivre une ligne ou une autre est cornélien. Mais je ne veux rien céder à la qualité ni à la précision alors je vérifie, je vérifie, je vérifie et en fin d’après midi, j’ai le patron découpé bien correctement et j’entame la découpe sur ma belle ramie de chez Stragier, faisant déjà le deuil pour ce dimanche là de mon étape favorite : la couture.

Dimanche III : Yselda me fait courir

D’humeur moyenne face à cette cousette récalcitrante, pour le troisième dimanche d’affilée, j’ignore les commentaires des enfants qui s’étonnent que je sois « encore sur ce machin là », et ceux, toujours très délicats, de mon mari qui s’intéresse « je me demande bien ce qui va sortir vu comme ça a l’air compliqué ton bricolage cette fois-ci ».

Allez au diable mes chéris, je suis candidate au CAP et vous n’aurez pas raison de mon moral pour si peu. Je squate donc d’autorité la table de la salle à manger et je me lance. Et là, ce sont tous les conseils de Christine Charles (quoi? Elle va s’y mettre elle aussi? 😦 ) qui me reviennent tel un boomerang implacable.

Dans le chapitre préliminaire de son livre, l’auteure insiste sur l’espace vital de la couturière, l’espace dédié, celui qui permet d’avoir tout à portée de main, à commencer sans doute par un peu de calme. Et moi, avec une maison transformée en quadruple bureau pour les besoins du confinement, me voici à sortir mes machines à coudre et ma mercerie de leur placard, à transporter tout ça en de multiples voyages à travers les étages, l’une dans les bras, les autres dans des sacs réputés thématiques,…

Vous savez quoi? Christine avait raison. J’ai du perdre au moins une heure sur l’après-midi à aller rechercher le matériel manquant, ou à le retrouver tout simplement, et c’est fatiguée que j’ai entrepris la couture de mon Yselda. Mais, au moins, cet assemblage s’est laissé faire, sans présenter de grosse difficulté. Le zip invisible de longueur interminable fut docile et c’est même mon plus beau succès en la matière.

De même, les longues coutures en courbes, sur une matière aussi facile n’ont opposé aucune résistance. En fin de journée, je ne parvenais pas à assembler les parmentures d’emmanchures mais lasse, j’ai ajourné l’ouvrage au dimanche suivant. Après tout, j’en étais convaincue, le pire était passé.

Dimanche IV : Yselda m’assassine

Là, je la ferai courte. Il est des impossibilités inconcevables qu’il faut pourtant un jour observer avec courage et humilité. Alors, oui, après avoir revérifié que je n’avais pas commis d’erreur de découpage de patron, j’ai bien du constater que mes parmentures ne pourraient jamais convenir à ma robe et qu’elle-même ne serait jamais une robe. Et jamais personne ne la porterait.

Car j’ai réalisé tout bonnement que j’avais été jusqu’à ce stade de la réalisation d’Yselda alors qu’au dimanche II, j’avais, sans y penser, ajouté les marges de couture au patron alors que ce dernier les contenait déjà!!

Si si. Et je le savais, bien sûr. Et c’était clair dans les instructions de Christine. Si, si. Voilà, voilà. Exit Yselda. Je ne sais toujours pas si la déception était plus grande que le soulagement. Projet pénible « tot en met » comme on dit chez moi. Mais grande leçon. Car je le jure, plus jamais…

Après, çà, j’ai forcé les parmentures par grande violence puis j’ai tout de même réalisé la goutte, comme si Yselda, avant de mourir, devenait une simple pièce d’étude.

A très vite pour la suite de mes aventures CAP, avec, je peux déjà vous le dire, de quoi me consoler vraiment grâce à Eléanora, une robe merveilleusement rustique!

*Christine Charles, Passez votre CAP Couture avec Artesane.com, éditions Eyrolles.

Destination Goa

On est souple ou on ne coud pas!

Helloooo!

Vous allez me dire que je suis la reine du changement de programme, la forme humaine que prend l’inconstance, un hommage à l’indécision. Et pourtant, je plaide non coupable. Cette robe Goa inattendue est au contraire le symbole du volontarisme dont doit faire preuve toute couturière motivée en rupture de fourniture.

Alors après avoir longuement, soigneusement et sans regret, posé les bases de ma garde-robe d’été (voir mon récent article Envies d’été), j’ai du constater que le magnifique jersey de Lotte Martens qui devait se transformer en top Malia (LMV) est en rupture de stock. Comme cette pièce était la clé de voute de la collection « Sienne-Emeraude », cela m’a invitée à suspendre mes velléités sur les autres pièces de cette mini-collection, à savoir un top Burda en jersey (Magnolia Mars-elle) et un pantalon Burda estival. Petit rappel en image d’un des ensembles imaginés :

Look2

Restait la seconde mini-collection « Bleu-jaune soleil » : si le jersey sélectionné chez Mars-Elle est bien disponible, les achats côté Chien Vert sont compliqués du fait de la limitation des commandes journalières. J’ai même été jusqu’à bondir sur mon laptop à minuit sonnante pour tenter de faire passer mon panier mais sans succès. Tout çà ira bien avec un peu de patience…

Mais entre-temps, je trouvais plus constructif et satisfaisant de valoriser mes coupons en stock. C’est ainsi que le T-Shirt Quinn a vu le jour (je vous racontais çà ici : Quinn, le caméléon). Et c’est ainsi aussi que pour passer le temps utilement, j’ai entrepris de découper à l’avance quelques patrons intéressants, non seulement pour utiliser mes coupons mais aussi pour être « prête-à-coudre » dès que les soucis d’acheminement des fournitures seraient résolus.

Il faut dire que l’étape de décalquage et de découpage m’est d’une extrême pénibilité. Cette décision était donc pleine de courage. Comme toujours depuis la superbe chemise Homme « Four Fellows » (voir Four fellows), la nostalgie de ma nièce me vient. Cette expérience où nous avons décalqué et découpé toutes les pièces de ladite chemise à 4 mains en papotant à tout-va émerge de mes souvenirs pour me rappeler que les activités les moins « sexy » peuvent devenir précieuses quand on les fait en bonne compagnie.

Mais là, point de nièce à me mettre sous la dent. Alors avec un peu de bravoure et beaucoup de thé, j’ai finalement décalqué et découpé 3 patrons, tous issus d’un même numéro de LMV :

  • Le top MAYA, prévu dans ma garde-robe 2020 dans un jersey Mars-Elle.
  • La robe GOA, pas prévue du tout mais qui me plaisait beaucoup et convenait à un coupon reçu de Craftine Box.
  • La robe TIWI : idem : pas prévue dans les urgences 2020 mais très plaisante et pourrait s’accommoder d’un tissu soyeux ramené jadis en souvenir de Tunis.

Pour la robe Goa, j’ai choisi d’écouler les tissus de la dernière Craftine Box dont les modèles ne m’inspiraient pas. En tissu principal, nous avons une toile denim extensible et légère tandis qu’en tissu secondaire assorti, nous sommes sur un coton oeko-tex que je trouve tout à fait splendide.

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La robe Goa, est un modèle qui me plaît depuis que je l’ai vue. Et le tissu sublime, à la fois frais et graphique, choisi par LMV compte sans doute parmi les meilleurs choix possibles pour ce modèle faussement simple (surtout que les expliplis étaient du genre pourries hein, comme il arrive parfois avec cet éditeur que je chéris par ailleurs).

Vu la forme non cintrée de la robe Goa, je craignais qu’un tissu uni comme le denim rende un effet « bloc » ou « sac à patates » désagréable. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de trancher avec le tissu secondaire au niveau du col et des parmenture qu’on voit très légèrement une fois la robe portée. A l’heure où j’écris, j’hésite encore à appliquer une poche de décoration sur un côté de la poitrine…

En finition, j’ai trouvé dans un fond de tiroir un bouton blanc nacré en forme d’étoile. Je ne sais d’où il vient mais cette étoile me parlait bien 😉 Comme le disait souvent Charlotte Jaubert dans sa Master Classe sur « Radio Artesane », « fais-toi plaisir! » Et c’est bien sa petite voix que j’entendais dans mes oreilles au moment de me saisir de ladite étoile 😀

 

Sarouel en couleurs!

A la découverte de la Cité ardente

Premier article issu du méga-plan de rentrée de notre petite couturière en herbe (cfr. Garde-robe de rentrée…) : le sarouel. Tout m’étonne dans ce modèle qui, de mon point de vue, combine l’inconfort de l’entre-jambe démesuré et la lourdeur des tissus Sweat. Mais ça, c’était mon avis et je me suis gardée de le partager avec Anabelle qui le voyait autrement : « trop cool maman ce pantalon bien chaud  plein de couleurs ».

De nous deux qui aura raison? A vous de juger.

La chose est réalisée dans un tissu sweat suffisamment extensible. Les couleurs sont choisies par le maître d’oeuvre : Jaune ocre, gris souris, turquoise et rouge.

Peu de choses à raconter car l’ouvrage est assez simple à réaliser et prend (très) peu de temps. Il s’agit du modèle 630 d’un numéro hors série (68H) de Burda Kids. La ceinture est dans la même matière que le reste du sarouel mais peut au besoin héberger un élastique :

Petite épine dans le pied tout de même : les empiècements aux genoux. Pas compliqué me direz-vous! Oui mais oui mais… ma petite machine d’entrée de gamme ne fait pas toutes ces choses si bien. J’ai opté, après quelques essais sur un échantillon, pour un point zigzag assez haut (6) et très resserré (1) :

Une fois achevé, ce sarouel me laisse sur mon impression première. Idem pour Anabelle qui l’a enfilé et ne m’a concédé une première lessive que devant la nécessité évidente de rendre à l’objet ses couleurs d’origine…

La magie de Noël I : Le noeud pap’

L’Atelier passe en ambiance « fin d’année ». Sous les lumières tamisées, au rythme des gouttes de pluie, au son des bourrasques, les idées de cadeaux de Noël se succèdent sous l’aiguille de ma machine.

Aujourd’hui, focus sur le noeud papillon! Ce pourrait être aussi une page de mon vestiaire masculin entamé tambour battant par la chemise Four Fellows (Four fellows)  Mon choix s’est porté sur un patron de I Am Patterns : explications et video de Marie-Emilienne ici.

Le tissu : un petit mais admirable coupon de Liberty.

Magnifique! Oui. Mais…encore faut-il nouer ce machin correctement! Alors, on s’informe et on recommence…

Eh bien voilà! C’est beaucoup mieux! Reste à lui trouver un emballage digne de l’occasion et le placer sous le sapin!

On se revoit très vite autour d’autres idées-cadeaux bourrées d’amour.

Four fellows

Quatre hommes, un seul patron

Comme je m’en ouvrais avec enthousiasme dans mon précédent article Le monde macabre de Halloween… , je me suis lancée le défi de réaliser un vestiaire masculin dont ma moitié doit être l’heureux bénéficiaire quoiqu’il n’en soit pas le commanditaire.

L’énoncé du problème

Changer le look de mon homme par petites touches patientes, voilà en quelques mots l’objectif de toute une vie de mariage. Sauf qu’aujourd’hui, je pense avoir des chances raisonnables de parvenir à mes fins et ce, grâce à la magie de la couture maison et de l’amour qu’elle renferme.

Le choix d’une chemise

Pour commencer, je voulais une belle pièce et quoi de plus emblématique du vestiaire masculin qu’une chemise? En soi, la chemise est un beau défi couturier aussi. J’avais beaucoup aimé ma première expérience en 2017 mais je n’avais à l’époque pas eu suffisamment d’habileté pour poser les manches correctement et au final, l’embu,  surdimensionné, avait eu raison de moi (La chemise (#jecoudsmagarderobecapsule2017)

Par contre, j’avais eu plaisir à façonner ces petits détails qui font tout : poignets, patte de boutonnage, col, passe-poils et jeux à 4 tissus. Aussi, j’avais juré de tordre le cou une fois pour toutes à ces problèmes d’embu et de revenir à un nouveau projet de ce genre. Pour l’embu, ce fut chose faite grâce à l’explication en ligne très éclairée de In The Mood For Couture (Le top du top ). Quant au nouveau projet, il me tendait désormais les bras.

Trouver la bonne taille

Le modèle qui, je l’espère, sera le premier d’une longue série à passer sous ma machine à coudre, est la chemise Four Fellows d’Ottobre. Dans un premier temps, je lui trouvais deux qualité : sa coupe assez traditionnelle et sa disponibilité en taille 58.

Car si la chemise cousue en été l’an dernier reste actuellement dans la garde-robe, ce n’est pas en raison de la pose de ses manches mais plutôt parce que son propriétaire a du mal à la boutonner sans risquer la suffocation. C’est pourquoi j’ai tenu à jouer la prudence cette fois et je ne le regrette nullement!

La richesse d’un modèle

Cela dit, Four Fellows cachait (à peine en fait) d’autres attributs qui en font un patron de grand intérêt : comme son nom l’indique, ce patron permet de créer 4 chemises différentes grâce à des variantes qui, combinées au choix du tissu, permettent la variété de style à moindre effort : 2 choix de poches poitrines, 2 choix de poignet, possibilité de travailler avec plusieurs tissus ou pas…

Ceci au prix de décalquer quelques 18 pièces pour disposer de toutes les variantes, ce qui me paraît tout de même beaucoup plus économique que de décalquer les pièces de 4 chemises différentes 🙂 De toute façon, je n’ai pas eu à faire le choix. Ma nièce, de passage à la maison, et moi-même avons tellement papoté en décalquant ce patron que nous ne nous sommes même pas rendues compte de tout ce potentiel et nous avons tout décalquer sans réfléchir… Pourquoi tous ces poignets et toutes ces poches? Pourquoi ce nom étrange de Four Fellows? Nous avions bien mieux à penser…

Du tissu, et vite!

C’est après avoir tout découpé que je me suis mise à lire les instructions (ça c’est d’office!) et que j’ai compris qu’il me fallait choisir mon style de chemise et cerner à quelles pièces correspondaient mon choix. En l’occurrence, j’ai opté pour des poches de poitrine simples mais avec une belle forme, fermée discrètement par un bouton. Côté poignet, j’ai choisi une patte de boutonnage comme ceci :

Le tissu, lui, devait faire partie de ma réserve personnelle. Pourquoi? Eh bien, tout d’abord, quand je me lance pareil défi, c’est « tout de suite »! Et ensuite, le destinataire de l’ouvrage ne paraissait pas pressé de consulter les catalogues de tissus en ligne pour exprimer ses préférences. Ainsi, j’ai consacré à cette chemise un très beau tissu du Chien Vert à la couleur un peu capricieuse (Est-ce du gris? Est-ce du brun?) mais chinée. Il s’agit d’un coton mais dont le motif joue un peu à la toile sergée.

Malheureusement, ce tissu n’est pas disponible en 140cm, ce dont je ne m’étais pas avisée. Il est plus étroit. Du coup, en posant les pièces sur le tissu pour les découper, j’ai bien du admettre que je n’en aurais pas assez. Premier écueil, contourné en réservant quelques pièces choisies qui seraient avantageusement découpées dans un tissu secondaire contrasté.

Un tissu rouge était mon plan. C’était sans compter sur une nouvelle déconvenue : n’ayant pas le temps de me rendre dans un vrai magasin de tissu, j’ai cherché mon coupon de coton rouge dans une mercerie près de chez moi et là, damned! Pas de coton rouge. Même rien de très attirant. Pas même de sympathie pour celui que j’ai fini par acheté d’ailleurs : un coton moutarde avec de petits motifs gris, crème et brun.

Avantage : il tranche assez bien sur le tissu principal. La preuve en image avec une photo prise lors de la confection du col (appréciez-vous autant que moi l’élégance du renfort de col? )

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Le montage

Pas de commentaire particulier : montage long mais agréable. Je relève ici le moment M, celui où contre toute attente, l’ouvrage, monté sur l’envers, va se retourner sur lui-même et montrer toute sa cohérence (notez que parfois, ça ne marche pas, comme illustré dans Jogging lacanien (#jecoudsmagarderobecapsule2017) )

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Eh oui! Cette espèce de sandwich mal ficelé finira par donner la jolie chemise que voici (et qui mérite un petit coup de fer, je sais :-)):

Quelques détails :

  • l’hirondelle qui permet une jolie finition sur les côtés (important vu que son propriétaire ne la rentrera sans doute jamais dans son pantalon);
  • le poignet doublé du tissu secondaire à défaut de tissu en suffisance (on dirait que c’est fait exprès non?);
  • le dos : col et parmenture nickel.

Vu le succès, la taille qui sied parfaitement, je crois que je vais la faire, re-faire et re-re-faire cette chemise et enfin tester toutes les variantes que son patron offre…

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Alors ce vestiaire masculin? Il est sur les rails non?

Sophie

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