Premier reportage photo avec explication step by step en l’honneur de ma première fille qui donne naturellement son prénom au modèle qu’elle a spécifié de ses mots de jeune ado après avoir sélectionné deux tissus à son goût lors de la foire Creativa de Bruxelles le mois passé.
Cahier des charges
« M’man, tu me ferais une petite pochette un peu festive comme pour sortir le soir, tu vois? Brillant mais pas kitch non plus. Faut que ce soit un peu chic, quoi. »
Après moultes tergiversations, nous voici alignées sur la chose : une pochette en simili argenté, partiellement recouvert par un coton parsemé de touches brillantes rappelant le simili.
Le matériel
Les tissus
Deux coupons de 50X70 cm.
- Tissu 1 : simili cuir argenté qui brille de mille feux;
- Tissu 2 : coton aux motifs japonisant avec touches argentées;
La mercerie
Après négociation, nous convenons que ladite pochette serait bâtie en fonction du matériel de mercerie disponible à l’atelier : un zip blanc de 20 cm ou un noir de 25 cm. Bien sûr, Eve a jugé qu’idéalement il faudrait un zip blanc de 25 cm mais la contrainte étant ce qu’elle était, elle a fini par opter pour le zip blanc de 20 cm.
Donc :
- Un zip blanc non séparable de 20 cm;
- Fil à coudre assorti;
La réalisation
Etape 1 : Découpe des tissus
Les dimensions ont été dictées par le zip et par la quantité de tissu disponible. Un peu au hasard donc… Elles peuvent donc être modifiées librement en fonction du goût de chacun. Ici, je reprends les dimensions de ce premier proto, histoire d’en conserver la trace si d’aventure je souhaitais le refaire.
Dans le simili argenté, découper :
- 2 rectangles de 23 cm X 16 cm (pour le corps de la pochette);

Dans le coton à motifs, découper :
- 2 rectangles de 23 cm X 16 cm (pour doubler la pochette);
- 2 rectangles de 11 cm sur 23 cm (pour la poche extérieure à l’avant de la pochette et sa doublure);
- 2 rectangles de 13 cm sur 23 cm (pour la poche extérieure à l’arrière de la pochette et sa doublure);
- 2 rectangles 4 cm X 15 cm (pour les languettes latérales, utiles uniquement si on souhaite un jour doter la pochette d’une bride pour la porter à l’épaule);
A noter :
- Je pense que la pochette est plus équilibrée avec des poches extérieures de même dimension. Néanmoins, ici, Eve souhaitait voir à l’arrière un motif de grue complet, tandis qu’elle préférait plus de brillant sur la face avant.
- Je trouve les languettes surdimensionnées. A refaire, je prendrais une longueur de 11 cm au lieu de 15 cm.



Etape 2 : Pose du zip
Nous voici à présent à l’étape de la traditionnelle prise en sandwich du zip par le corps de trousse d’une part et la doublure d’autre part…
Tout d’abord, se faciliter le travail en fixant les tissus au zip grâce à un grossier point zigzag. Cette astuce, je la dois à Riet et Lies : merci les filles!
D’abord, la doublure est fixée comme illustré ci-dessous : endroit posé sur l’arrière du zip.
A noter : Si le zigzag dévie vilainement à l’endroit où se trouve la navette du zip, respirer sereinement, boire une gorgée de thé vert et gérer la situation : au moment où l’aiguille de notre machine arrive à la navette, il est possible de s’arrêter, veiller à ce que l’aiguille soit piquée dans le tissu (pour le maintenir en place), lever le pied de biche, faire passer dame navette à un autre endroit et poursuivre la couture. Si, comme moi, vous avez un pied de biche qui ne se lève pas suffisamment pour procéder ainsi, faites-le en deux temps : arrêter la couture avec un point d’arrêt juste avant de rencontrer la navette, sortir l’ouvrage, faire passer la navette et reprendre une nouvelle couture qui se confond avec la première et terminer le travail.

Ensuite, recouvrir cet ensemble d’un des pans en simili posé endroit contre ouvrage et fixer d’un nouveau zigzag. Une fois fait, notre ouvrage ressemble à ceci :

Ensuite, doter votre machine du pied de biche le plus zip-friendly possible. Si vous n’avez pas de pied de biche spécial zip, lancez-vous tout de même mais en veillant au préalable à sacrifier une poule rousse 66 minutes avant la pleine lune :-D. Piquer le zip pris en sandwich en évitant de piquer trop près des dents du zip. Résultat :

Ouvrir le tout et admirer le travail mais sans laisser la fascination faire oublier le coup de fer salvateur qui va bien écarter les deux tissus et les aplatir au bord du zip.
Pas de coup de fer sur le simili hein! Repasser côté coton.
Et voilà. C’est tellement cool que refaire la même chose de l’autre côté ne demande plus aucun effort. Résultat :

Ne pas s’arrêter en si bon chemin car à ce stade le zip est presque de l’histoire ancienne. Il reste à piquer les tissus bien en place de chaque côté du zip pour éviter qu’après la mise en service de cette pochette, la doublure se prenne continuellement dans la navette. Résultat :
Etape 3 : Pose des poches extérieures
Pour de belles finitions et une bonne tenue des poches (faudrait pas que çà baille non plus!), doubler entièrement les poches extérieures en cousant ensemble, endroit contre endroit, les 2X2 rectangles découpés lors de l’étape 1. La valeur de couture est d’environ 1 cm.

Ensuite, repasser pour avoir matière à contentement et fixer au point zigzag chaque poche sur son pan de corps de pochette :
A noter : à ce stade, il est possible de choisir de piquer des compartiments sur ces poches en piquant des perpendiculaires au bord inférieur aux endroits voulus en fonction de l’usage. Ici, je me suis abstenue, contre l’avis de ma fille. Ce sera pour une prochaine fois.
Etape 4 : Réalisation et pose des languettes
Une fois de plus, le fer à repasser sera un allié de poids dans cette aventure couturière. Prendre les languettes découpées à l’étape 1, les plier en deux dans le sens de la longueur et repasser pour bien marquer le pli. Ensuite, faire coïncider les bords vers ce pli qui marque la moitié de la languette :

Plier l’ensemble sur lui-même puis couper pour obtenir deux languettes de 7,5 cm :
Ensuite, piquer de chaque côté des deux languette à environ 0,5 cm de chaque bord. Plier chaque languette en deux et marquer le pli au fer :
On obtient deux languettes d’1 cm de large.
Poser les deux languettes de chaque côté du pan avant de la pochette à 1 cm en dessous du bord supérieur. Les maintenir en place avec une épingle.

Etape 5 : Assembler la pochette
Ouvrir le zip de façon à ce que la navette se tienne environ en son milieu.
Epingler ensemble les 2 pans du corps de pochette endroit contre endroit. Les poches extérieures et les languettes disparaissent momentanément de notre vue. Piquer les trois bords et dégarnir les angles pour obtenir de beaux coins lors du retournement final^^.

Epingler ensemble les deux pans de la doublure endroit contre endroit. Les piquer en veillant à conserver une ouverture confortable (environ 7, 8 cm). Cette ouverture sera refermée à la main en toute dernière minute.
Retourner la pièce par l’ouverture laissée dans la doublure. L’action peut donner quelques sueurs froides mais au final, le résultat doit ressembler à ceci :
L’affaire est presque dans le sac :-). Il suffit maintenant de refermer à la main l’ouverture laissée dans la doublure par un point invisible. Des tas de tutos circulent sur le net au sujet de ce point invisible qui, une fois compris, est l’enfance de l’art :
Rentrer la doublure à l’intérieur de la pochette. Fermer le zip. Savourer l’instant.
Voilà comment, sans patron ni matériel spécifique, passer 60 minutes de plaisir créatif. Pour plus de satisfaction, photographier le résultat en associant à l’objet nouveau-né quelques éléments de décoration. Ici, une magnifique rose en céramique, reçue récemment d’une personne au goût très sûr, jouxte quelques accessoires de maquillage…
Alors cette pochette « Eve », vous en pensez quoi?
Amitiés,
Sophie.
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