Adelise

Histoire d’une longue attente

Alors Adelise, c’est le modèle du mois de décembre dans le programme proposé par Christine Charles dans son livre « Passez votre CAP Couture avec Artesane.com ». Un modèle manches longues à composer durant les longues soirées d’hiver, entre une tisane et une giclée de pluie sur la vitre. Mais comme vous pouvez le constater, j’ai quelque peu allongé le trajet initialement conçu…

D’une part, j’ai le confort de n’être aucunement pressée, d’autre part, comme déjà raconté, mon atelier est squatté par mon matériel de bureau depuis que la COVID-19 me contraint à prester professionnellement la plupart du temps à domicile. Alors en l’état, mes machines à coudre ne sont plus au même étage que ma planche à repasser. Les couturiers et couturières parmi vous comprendront sans plus d’explications ce qu’il m’en coûte 🙂

Donc, cette Adelise faite pour être cousue dans un mood de fêtes de fin d’année a été réalisée entre le printemps et l’été 2021. Notez bien que du coup, l’aspect « giclée de pluie sur les vitres » n’avait rien à envier à la froide saison! L’aspect « tisane » était conséquemment aussi au rendez-vous et au final, coudre un modèle manches longues, ça le faisait!

J’en veux pour preuve que la bénéficiaire du produit final n’a pas pu attendre la séance de photos avant d’entrer dans sa nouvelle acquisition pour une séance de « roulé en boule » dans le divan devant la télé (si, si je vous jure…) Vous pardonnerez je l’espère les abominables plis qui sont nés de ce traitement inapproprié. Cela dit, ça montre aussi comment se comporte ce tissu dont il sera question plus bas.

Donc, Adelise est adulée, adoptée dans la garde-robe de ma grande adolescente « qui-ne-porte-pas-n’importe-quoi ». Mais dans le programme CAP, la satisfaction du client est secondaire, ce qui compte, ce sont les millimètres, l’application correcte des techniques en cause. Alors de ce côté, où en sommes-nous?

Gestion du tissu

Pas de précaution particulière pour un coton de qualité de poids normal (entre 105 et 150 grammes par mètre laize) me direz-vous. Oui. Oui, mais! Il s’agit d’un coton fil-à-fil dont il est impossible de distinguer l’envers de l’endroit à l’oeil nu et qui marque sans pardon les piqûres d’assemblage.

Le seul moyen que j’ai trouvé pour identifier sûrement l’envers de l’endroit est de me rapporter aux petits trous qui percent les lisières du tissu : sur l’endroit les trous présentent de légères bosses et sur l’envers de légers creux. Les bosses ne sont pas facilement visibles mais se sentent assez bien lorsqu’on y passe le doigt.

Cet exercice étant réalisé, j’ai consciencieusement appliqué un ruban adhésif mat sur chacune de mes pièces pour indiquer l’envers. Vous verrez plus bas que ces précautions ne sont ni superflues ni suffisantes 😉

Les défis du buste

Après cela, je me suis jetée dans la gamme de montage avec d’autant plus d’empressement que ma fille trépignait d’impatience : elle a véritablement flashé sur ce modèle dès qu’elle l’a aperçu dans le livre. Notez que c’est tout bénéfice pour moi quand un modèle de Christine plaît à ma fille car elle fait une taille 38 (ma fille, pas Christine. Quoique, je n’en sais rien :-D) et c’est dans cette taille que les patrons papier sont délivrés dans le livre (pour les autres tailles, ce sont des PDF téléchargeables en A4 ou A0 au choix).

Bref, je m’empresse, j’ai des ailes et nous voici très tôt avec un buste satisfaisant :

  • Symétrie des pièces anthracites (à un millimètre près hélas comme le montre la photo ci-desssous)
  • Patte de boutonnage bien entoilée, bien alignée
  • Double empiècement en sandwich réussi (c’était pas le premier! Souvenez-vous de mon émerveillement à la découverte de cette technique pourtant classique dans mon article Four fellows)

L’épreuve des manches

Je n’étais pas spécialement stressée par les manches. Ce n’est pas mon premier chemisier. Pourtant, j’étais curieuse de découvrir deux techniques que je n’avais encore jamais pratiquées : la fente simple avec parmenture surpiquée et la patte de boutonnage sortante aux poignets. Curieusement, j’avais déjà pratiqué la patte capucin et la fente indéchirable mais la fente simple, non.

En couture, lorsqu’on est occupé à travailler les parties du vêtement qui existent en double comme typiquement les manches, il est recommandé de réaliser chaque étape d’un côté puis de l’autre, pour garantir une homogénéité de traitement. Ce faisant, après avoir pratiqué la fente à droite, j’ai pratiqué la fente à gauche, puis j’ai posé le poignet à la manche droite et ai ensuite entrepris celui de la manche gauche et là… « Horreur et damnation!! »

L’évidence m’a sauté aux yeux : l’une des manches était cousue et montée sur l’envers du tissu pourtant dûment marqué. Cette erreur s’est avérée irréparable. En effet, la fente ayant déjà été montée, avec sa parementure, nul découd-vite ne pouvais me secourir. Sans parler du coton fil-à-fil qui marque sans concession les trous occasionnés par les coutures.

L’unique solution était la plus chronophage et la plus couteuse : recommander 50 cm de coton chez Stragier et recommencer la manche gauche. Cette interruption m’a lancée dans une boucle de procrastination que j’ai un temps songée infinie. Mais je vous écris n’est-ce pas, ce qui signifie que le défi devait avoir une fin.

Voici mon évaluation du résultat final :

  • Symétrie entre les poignets : échec cuisant, en particulier sur la surpiqure en « U » le long de la fente. Les consignes prévoient que la fente finie mesure 2 mm au bas du « U » et que la surpiqure se place à 5mm du bord de fente. Sur ce dernier point, en haut du « U », nous avons une manche à 7 et l’autre à 3. Ouille! En plus, ça se voit et se voit d’autant mieux que le fil enthracite est très contrastant sur le « bleu nuage » du tissu! Moi qui pensais en avoir fini de suer avec cette précision au millimètre… Serait-ce comme pour la plupart des nouvelles compétences? Que c’est au moment où on pense les maîtriser qu’elles nous rappellent à l’ordre?
  • Résorption d’embu et pose des manches : là, au moins, rien à dire, ça roule. Sauf que je n’arrive toujours pas à résorber l’embu sans poser de fil de fronces préalable. Je crois que pour cela, je ne m’en sortirai qu’avec une bonne vidéo bien faite. Peut-être d’ailleurs une parmi la série des 1001 techniques de couture que propose Christine sur le site d’Artesane. A voir. Pas d’urgence en ce moment car après tout, le fil de fronce fonctionne.
  • La patte de boutonnage sortante a été correctement exécutée d’un côté (photo n°1 ci-dessous) tandis que de l’autre, votre gaffeuse préférée a posé les boutons sur la partie réservée aux boutonnières et les boutonnières là où il eût fallu poser les boutons (photo n°2). Hormis cette distraction impardonnable, la réalisation n’a pas posé de grande difficulté et j’aime bien ce rendu : les deux côtés en bas de fente se rejoignent naturellement et le surplus de patte est caché sous les boutonnières. C’est plaisant. J’ai moins d’enthousiasme pour la fente avec parmenture. La parmenture se voit pour l’ouverture de la fente et c’est moins joli qu’une finition « capucin ». Cela dit, les deux techniques permettent des variations de style potentiellement intéressantes.

En conclusion

Voici un modèle qui ne valide pas ma capacité actuelle à passer un CAP Couture mais une pièce qui fera de l’usage, ce qui me console assez largement.

A noter : Les boutons et boutonnières ne font pas partie de la matière à connaître pour le CAP Couture car dans l’industrie, ils font l’objet d’une étape de montage distincte soutenue par des machines particulières.

Ici, bien sûr, je ne pouvais offrir ce chemisier à ma fille sans lui donner les moyen de le boutonner 🙂 J’ai opté pour des boutons de forme carrée aux coins arrondis qui allaient bien avec le côté « géométrique » du modèle et dont la couleur anthracite présente çà et là des nuances qui rappellent le bleu de l’autre tissu.

Ceci me permet de vous raconter que si j’ai toujours effectué mes boutonnières à la machine ainsi que la pose des boutons, je travaille actuellement à les réaliser à la main. Les finitions me paraissent tellement plus propres : plus aucun fil visible et + de régularité (ma machine ne fait pas des points semblables du côté gauche et du côté droit de la boutonnière).

J’espère pouvoir dès lors vous montrer sous peu une réalisation qui implique des boutonnières « à la main » et des boutons posés de même. Pour l’instant, je fais des gammes alors patience! 😉

CAP Couture : Eleanora la magnifique

Le problème de rédiger un article sur Eleanora, c’est qu’il faut que la robe soit disponible! Or, elle est à la lessive, puis sur moi, puis à la lessive, puis sur moi, puis… Le coup de coeur de la saison automne-hiver qui s’accommode fort bien des giboulées printanières.

Alors ok, Eleanora est d’abord et avant tout une étape obligée du cursus CAP orchestré par Christine Charles dans son livre « Passez votre CAP Couture avec Artesane.com » et à ce titre, elle est une compilation sournoise de gestes techniques et de détails compliqués à peine visibles et certainement inutiles à la beauté d’ensemble mais çà, c’est le jeu!

Eleanora, c’est aussi ma robe préférée. Si elle n’était pas si exigeante, je l’aurais déjà déclinée dans d’autres tissus et pourquoi pas, dans les autres variantes que Christine propose pour parfaire notre maîtrise d’un sujet tel que « les poches, anthologie des cavernes à nos jours ». Je suppose que cela viendra mais pas tout de suite : j’ai la suite du programme CAP qui m’attend, sans parler des commandes de ma grande fille à qui les premiers rayons de soleil inspirent des idées de bains de soleil…

Mais qu’a-t-elle donc cette Eleanora pour appeler des commentaires si enthousiastes? Elle est belle, hyper confortable, elle s’enfile en un geste, elle est douce, féminine, ses grandes poches me rappelle celles des fermières de mon enfance (Christine dit qu’elle est rustique),…

Et côté technique me direz-vous? Si elle s’enfile, c’est qu’elle n’a même pas de zip alors avec quelles plaintes viens-tu nous voir? C’est vrai! Ni zip ni boutons! Mais…

La viscose

Christine le dit souvent : la matière fait partie du défi : réaliser Eleanora dans un coton docile, oui pour le plaisir mais ça ne compte pas pour ce qui est de progresser vers le certificat convoité. Une viscose donc. J’ai lu et relu vos blogs chers lecteurs car plus d’un et d’une parmi vous ont cherché une réponse à l’indomptabilité de la viscose. J’avais à votre instar préparé le paquet de maïzena dans l’idée d’offrir un bain durcissant à mon tissu rebelle. Mais cela n’a pas été nécessaire.

Pour commencer, cette viscose est parfaitement tissée. Elle se déchire dans la trame en formant une parfaite perpendiculaire au droit-fil. Et je crois que ça aide à la maîtrise lors de l’assemblage. J’ai pratiqué récemment une viscose à succès très jolie qui présentait un irrattrapable décalage. A un tel point que je pense pouvoir parler de défaut d’usine. Je n’ai jamais eu de telles déconvenues avec un produit Stragier (qui ignore qui je suis et ne me sponsorise en aucune façon).

Et donc, j’y suis allée doucement, en usant et abusant du cutter rotatif, d’un épiglage serré, parfois d’un bâti et tout s’est passé pour le mieux côté viscose.

Les finitions avec passementeries

Il s’agit d’un dispositif aussi efficace que complexe à saisir. Les explications de Christine pour le coup ne sont pas superflues : jamais je n’aurais interprété correctement la gamme de montage industrielle sans ce petit coup de pouce. Cela dit, une fois fait, il s’agit d’une finition intéressante que je suis ravie de connaître pour, qui sait, la replacer sur un autre modèle au gré de mon humeur.

Il s’agit d’une coulisse et d’un jeu de deux doubles rubans qui resserrent la manche suivant l’envie. A porter noué ou même tout à fait desserré, avec, dans ce cas, de longs rubans qui volent au gré des mouvements.

Les poches décollées

Sans doute mon détail préféré! Les poches décollées, qui restent toujours un peu entr’ouvertes, montrent ainsi leur généreux volume et ne trahissent pas le cachet rustique du modèle.

Techniquement, elles demandent précision sur le piqué nervure et un peu de soin dans les fronces et le montage sur le corps de jupe. Rien d’insurmontable cependant et le résultat vaut la peine :

Les manches légèrement gigot

Cerise sur le gâteau : une paire de manches gigot. Un petit gigot, mais tout de même.

L’encolure en V

Côté encolure, on reste sage mais on travaille la forme en V!

Et voilà! L’étape « novembre » narrée en avril 😉 A très vite!

Sophie

CAP Mois 2 : le basique à coudre

Hello chers lecteurs! Que l’année 2021 déjà bien entamée vous soit douce. Je reprends enfin la plume sur ce blog que je sais déserté à mesure qu’Instragram assoit son monopole sur nos publications couturesques. Néanmoins, j’aime trop écrire pour céder complètement à cette fièvre de l’instantané, quand bien même je concède à Insta un certain nombre de qualités.

Vous l’avez donc compris, je ne suis pas disposée à refermer les pages de mon album des « Gaufres », ouvert un peu par hasard à la fin de l’an 2016. Pour inaugurer ce retour au bon vieux blog, je me propose de publier dans un premier temps des articles qui attendent depuis plusieurs mois leur publication. Vite, leur ôter le pyjama que confère le statut « brouillon » et les revêtir comme il sied.

L’article du jour est une étape du cursus « CAP Couture » qui prend pour guide le livre de Christine Charles paru aux éditions Eyrolles. Il s’agit du basique à coudre du mois 2 qui était pour moi octobre 2020, mois d’automne entre tous. Je vous laisse lire ce que j’avais à en dire à l’époque… Bonne lecture, je suis ravie de vous retrouver.

Le choix du patron et du tissu

Je repasse avec délectation dans mes magazines chéris et ça, ça me prend des plombes parce que l’affaire est volumineuse si vous voyez de quoi je parle. Et là je n’en reviens pas! Impossible de trouver un patron qui corresponde au prescrit de Christine Charles : une robe droite, sans manche, cintrée à la taille et présentant des pinces verticales de cintrage. Le basique de robe dite « trois trous ».

Revenant bredouille de ma pourtant bien fournie patronthèque, je me résouds à activer un des jokers présents sur le site d’Artesane pour aider les lecteurs du livre « Passez votre CAP couture avec Artesane.com ». Je dis que je m’y résouds, non que cela soit désagréable, au contraire, mais parce que ma politique de consommation pour la réalisation des basiques mensuels est d’utiliser les ressources-maison, que ce soit pour les patrons ou pour les tissus.

Bref, je consulte la liste fournie : trois modèles sont recommandés mais, sauf erreur de ma part, aucun ne respecte le cahier de charges :

  • La Nicole Dress de Simple Sew est mon favori mais ne répond pas aux spécifications car, d’après le dessin technique, elle ne présente de pinces verticales de cintrage ni sur le devant si dans le dos. Donc, je choisis d’y renoncer vu que la technique du moment, c’est la pince losange.
  • La robe Burda m’attire aussi : elle se coud en jersey et vu ma silhouette du moment, si on part sur du cintré à la taille, autant que ce soit dans une étoffe extensible :-D. Mais ici encore, Damned! Des pinces losange dans le dos mais pas devant.
  • La robe Phoebe de SeamWork ne m’inspire pas confiance non plus car dans ce modèle le haut et le bas ne sont pas solidaire : il y a une couture à la taille. Du coup, pas de pinces losange n’est-ce pas? J’imagine en effet que le montage entre la jupe et le buste se fait après réalisation des pinces de part et d’autre. OK, le secret du losange est de se composer de deux triangles, c’est entendu, mais je crains tout de même de passer à côté de l’objectif pédagogique de ce chapitre.

C’est donc toute marrie que j’ai opté pour la robe Burda, considérant que deux pinces losange (dans le dos) valent mieux que pas de pince losange du tout 😀 Oui mais oui mais… Le modèle demande un tissu foulé ou un jersey lourd… Re-damned! Je n’ai pas ça en réserve. Ici, c’est du chaîne et trame qu’on thésaurise, pas de la maille. Que voulez-vous? Quand le diable est dans la boîte, il y reste. Et qui suis-je pour éduquer le diable?

Petit tour innocent, juste pour voir, sur le site de Stragier. Dangerosissime quand on aime les belles matières et qu’on a peur de craquer! Je tape « tissu foulé », je reçois un catalogue de laine de la plus belle qualité, je navigue… et je flashe sur une laine Merinos brodée de cerf sur un fond vert qui sent bon la Scandinavie (enfin c’est ce qu’il m’évoque). Je respire à fond avant de jeter un oeil sur le prix et je lis… « sur demande ». Ouille! Voilà qui clôt le débat.

Vous savez quoi? La laine foulée, ce sera pour le modèle du mois de février! C’est prévu et je ne peux pas concéder deux fois un budget de ce niveau-là. D’autant que la robe trois trous, hein, c’est pas exactement le truc qui me fait rêver (contrairement au modèle de février dont je vous entretiendrai le moment venu :-P) Donc, je choisis finalement un velours milleraies dans un ton caramel lumineux. Alors oui ça aussi c’est du chaîne et trame, mais je crois que ça le fera et à ce stade, j’en ai ras la casquette et donc, je tranche!

Les apprentissages

  • La pince losange, à piquer en deux temps
  • Le biais intérieur comme finition des manches et de l’encolure (ici petit cadeau : j’utilise un biais de la collection UNE de Stragier)
  • Le zip classique de grande longueur sur une ligne légèrement courbée (creux du dos)

Honnêtement, rien de compliqué. Pour les mois qui suivent, vous le verrez, j’ai choisi de ne plus réaliser le basique du mois, jugeant maîtriser suffisamment les techniques impliquées. Ceci dit, je lis toujours soigneusement les consignes de l’auteure, même si je ne réalise pas l’ouvrage car parfois, elle suggère une méthode plus professionnelle et efficace que ce que mes petites habitudes de couturière amateure me soufflaient de faire.

La robe présente aussi une jolie surpiqure en son milieu devant.

Voilà pour ma petite « trois trous » aux couleurs de saison (cousu en octobre). Elle le fait non? Pour terminer, je vous emmène faire un petit tour dans le joli parc qui entoure ma maison urbaine. Suivez moi!

CAP Couture : Ambrosia

Le modèle du mois 1

Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissez moi vous raconter mes retrouvailles récentes avec une cousine perdue de vue depuis de nombreuses années, ma cousine Jacqueline. Bien qu’elle soit largement mon aînée et que nos vies respectives ne nous permettent guère beaucoup de rencontres, j’ai toujours pris plaisir à nos trop rares conversations et le dernier épisode en date ne fait que le confirmer.

Si je vous parle de Jacqueline aujourd’hui, c’est que ce blog, qu’elle suit à partir de Facebook, lui a donné l’idée de m’informer qu’elle est …professeure de couture! Comme elle n’a jamais exercé, je l’ignorais. Dans la foulée, elle m’a montré des photos de la robe de mariée qu’elle s’était confectionnée à l’époque. Une merveille de satin, entièrement recouverte de guipure, qui affiche une telle tenue qu’aucun doute n’est permis : la chose a du être gérée au millimètre du début à la fin!

Et ceci me permet de dédier fort logiquement à Jacqueline l’article du jour, qui présente pas à pas mes efforts sur le chemin de la rigueur et de la précision. Fort heureusement pour moi, à ce stade, point encore de satin ni de guipure ;-).

Nouvelle étape donc du parcours CAP orchestré par Christine Charles : la jupe Ambrosia et son lot d’apprentissages. Ambrosia, dans sa variante de base que j’ai choisi de réaliser est une jupe avec empiècement et pli creux central.

J’ai honte de vous la présenter aussi chiffonnée mais voilà, mes petits photographes ne sont pas toujours volontaires au moment voulu et le soir, l’obscurité nous baigne déjà si tôt… Cela dit, vous la voyez ici portée après une intense journée de travail (avec marche, train, chaise de bureau,…). En ce sens, il me semble que cela plaide en sa faveur : bonne tenue et empiècement resté impeccable, sans pli disgracieux.

Ca, c’est peut-être grâce aux compétences fraîchement acquises de votre dévouée mais plus sûrement grâce à une qualité remarquable de coton sergé et d’entoilage de la maison Stragier. La découverte de cette qualité de textile que je n’avais encore jamais cousue (je ne suis pas fan de l’armure sergée) est une des nombreuses surprises de ce projet Ambrosia.

La gamme de montage

Lors de la réalisation, j’ai pu me familiariser concrètement avec la gamme de montage industrielle et j’ai beaucoup apprécié : excellent équilibre entre les explications de Christine (au mois 1, elle est encore comme une petite maman) et les consignes normalisées faites de pictogrammes, de numéros de point et de quelques mots. Il faut dire que, mes lecteurs le savent, j’éprouve souvent des difficultés à déchiffrer les instructions que nous prodiguent les magazines en langage naturel… Donc, oui, la gamme de montage structurée et peu verbeuse, J’ACHETE et j’en redemande (ce qui tombe bien, vous en conviendrez, vu les objectifs fixés.)

Les contrôles au fil de l’eau

A chaque étape de montage, la gamme fournit des indications très claires quant aux contrôles de qualité à effectuer :

Réglage de la surfileuse

Avant de commencer, tester le surfilage. Ci-dessus, on voit un espace entre la boucle du fil et le bord du tissu, signe qu’une correction de la longueur de point est nécessaire.

Réglage de la longeur de point

Avant de commencer toujours, sur deux épaisseurs d’une chute du tissu, le contrôle de la longueur de point permet de confirmer que chaque centimètre comprend 4 points, ce qui correspond aux instructions. Pur info, il suffit de programmer la longueur de point à 2,5 car 2,5 X 4 correspond bien à 1. 🙂

Réglage de la presse

Autre contrôle préalable : le réglage de « la presse » ou, ici, mon vieux fer à repasser. Suivant la qualité de l’entoilage, celui-ci peut préchauffer en position « 2 ».

Vérification du prépiquage

On approche du coeur du sujet dès l’étape 3 qui consiste à pré-piquer le fameux pli creux. Les deux plis sont jointifs à l’endroit du prépiquage et ce dernier est effectué à 7mm du bord : tout va donc pour le mieux!

Vérifier l’assemblage de l’empiècement

Il s’agit de vérifier la conformité au patron et l’alignement parfait des diverses parties de l’empiècement.

Partout la valeur de couture est respectée à 1 mm près. Ici, mesure d’une valeur à 1 cm :

Vérifier le positionnement du zip invisible

Sur le zip invisible, conclusion mitigée. Pour ce qui est d’aligner le côté gauche et le côté droit, tout va bien. Par contre, je ne parviens pas à maîtriser mon pied de biche spécial et finalement, en cours de travail, j’ai opté pour le pied de biche pour fermeture éclair classique. Du coup, n’a pas une fermeture parfaitement invisible et la propreté en fin de zip n’est pas non plus irréprochable. Pour moi, cette compétence reste clairement du côté « non acquis ».

Vérifier le point de glaçage du zip

Point de glaçage régulier, invisible et propre.

Je manque d’illustrations pour commenter les autres points de contrôles imposés par la gamme de montage mais vous voyez un peu le trip!

Le résultat

Que dire ? Sinon que comme souvent, la satisfaction est à la hauteur des efforts consentis.

Prenez soin de vous et des autres,

Sophie

CAP Mois 1 : Le basique à coudre

Grande odyssée d’une petite jupe droite

Dans le programme d’apprentissage du livre « Passez votre CAP avec Artesane.Com », chaque mois se décline à travers un certains nombre de rubriques récurrentes qui visent tantôt des connaissances théoriques, tantôt des exercices pratiques. Ces derniers connaissent chaque mois deux moments forts : la couture d’un basique de la couture et la réalisation d’une pièce plus complexe, le modèle du mois, dont le patron est fourni avec le livre.

Le présent article est consacré au basique à coudre pour ce premier mois de la course au CAP : une jupe droite, dotée de deux pinces sur le devant et deux pinces dans le dos.

Le choix d’un patron et d’un tissu

A l’inverse du modèle du mois, le basique du mois ne repose pas sur un patron fourni avec le livre. L’auteure spécifie simplement les caractéristiques que le vêtement doit présenter pour rencontrer les objectifs pédagogiques et à nous de rechercher le patron adéquat. Perso, j’adore cette approche car elle nous permet, tout en apprenant, de se confectionner des modèles qu’on apprécie!

Cela dit, pour celles ou ceux qui n’ont pas envie de repasser toute leur patronthèque en revue à la recherche du modèle parfait (je ne peux pas le concevoir mais sait-on jamais), Artesane met à la disposition des lecteurs de Christine Charles une liste de modèles compatibles dans diverses marques. Çà donne des idées et c’est bien agréable, même si certains liens vers les modèles en question ne fonctionnent pas…

Pour la petite jupe droite, je me suis avisée que les caractéristiques requises correspondaient au patron de base d’une jupe droite dans la méthode de patronage de « dp Studio. Or, c’est justement sur ce patron élémentaire que je suis en train de faire mes armes en patronage! Eh oui! Encore un bénéfice colatéral du confinement!

Mon envie de patronner est présente depuis longtemps, le temps pour m’y lancer l’était beaucoup moins. Un premier effort est recensé dans ce vieil article mais ce travail était resté sans suite. Puis, est arrivée la mi-mars 2020 et son lot de bouleversements dans nos vies. Avec lui cependant naît une idée chez Artesane qui aura impacté mon année et peut-être même mon être : les master classes à domicile en libre accès.

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ces soirées cocoon passées dans nos salons respectifs à disserter de nos loisirs préférés, à dessiner, coudre ou…patronner! C’est dans une soirée pilotée par Christine Charles (encore elle!) que j’ai à nouveau senti la flamme du patronage embraser tout mon être. Et à ce moment-là, du temps, j’en avais : les heures de trajet vers et depuis le bureau et/ou l’école m’étaient épargnés, ainsi que les séquences « devoirs et leçons » aux côtés de ma parfois renâclante Anabelle.

Après la masterclasse avec Christine Charles, je me suis offert le cours de patronage de Dominique Pellen sur le site d’Artesane et aujourd’hui, je suis très fière de vous présenter une jupe de base réalisée sur-mesure pour ma grande jeune fille. Vous l’aurez compris, je valorise doublement ce résultat! Il consacre mes premiers pas dans le programme CAP de Christine Charles et il témoigne de mes nouvelles et encore fragiles compétences en patronage.

Sur le patron, rien à dire : les explications de Dominique Pellen sont limpides et facilitent grandement l’entreprise. Lors du premier essai, j’ai seulement raté les courbes du tour de taille. C’est clairement la partie la plus délicate : d’une part la somme des arcs doit correspondre au millimètre près au tour de taille de la cliente (+ aisance) et d’autre part, les courbes, une fois les pinces fermées, doivent venir s’aligner parfaitement pour former un tour de taille lisse.

J’ai donc gommé et redessiné les courbes en suivant scrupuleusement la video d’Artesane et j’ai testé mon petit patron dans une mousseline de coton : la toile était parfaite : une ligne de taille hyper régulière et une cliente ravie. Pourtant, satisfaire une jeune fille de 16 ans sur le plan vestimentaire, ce n’est pas rien! D’ailleurs, sa satisfaction a vite cédé la place à son impatience de recevoir la version définitive qu’elle a commandé dans une gabardine bleu marine.

Petite contrainte sur les basique du mois : comme les fournitures destinées à réaliser les modèles du mois sont relativement coûteuses, les basiques se feront dans des tissus de stock exclusivement. Et du stock en gabardine bleue, j’ai! Cela dit, ma grande fille qui a des goûts classiques et un penchant pour les couleurs sombres a de suite adopté l’idée de ce tissu de bonne tenue.

L’état des apprentissages

Ca, c’est la magie qu’opère à chaque fois sur moi Christine Charles : au départ, je suis sûre de savoir faire le truc, puis je sors convaincue qu’il n’en n’est rien ET (c’est pour çà que c’est magique) je suis carrément contente! Cette jupe, par exemple, je n’en vois que les erreurs et approximations qui m’ont échappées et pourtant, objectivement, c’est le vêtement le plus propre et le plus rigoureux que j’aie jamais sorti de l’atelier.

Une jupe droite! « Nan mais là tu plaisantes Sophie, repasse le contenu de ton blog, tu vas revenir à la raison! Bien sûr tu couds une jupe droite en fermant les yeux! » Eh bien, non je vous assure, … Concrètement, qu’est-ce que j’ai appris, qu’est-ce qui m’a frappée, qu’est-ce que je retiens et qu’est-ce qui me résiste encore? Voici mon bilan!

Marquer précisément

C’est la première fois que je teste un parquage avec carbone et roulette. Ca semble assez précis et en tous cas très rapide.

Anabelle adore me regarder faire et je sens qu’elle s’y essaiera volontiers 🙂

Repasser une pince

J’y arrive paaaas… Les pinces semblent bien cousues, les finitions sont propres. Mais le repassage est navrant. Ma maman qui n’a pourtant pas lu les trucs et astuces de Christine Charles, me certifie que je dois utiliser un coussin tailleur, que le bord de la planche à repasser ne suffit pas à préserver l’arrondi nécessaire. Oups! Christine Charles l’avait bien écrit… Et un patron de coussin tailleur est disponible dans les supports en ligne. Je n’ai plus aucune excuse. J’essaierai dès que la jupe revient pour une première lessive car je ne pourrai pas aisément la reprendre à mon adolescente comblée.

Les pinces pseudo-repassées…
Poser un zip

OK, j’y arrivais déjà mais pas avec la même méthode! Et ici, le résultat est tellement beau que je trouve l’arrière de la jupe plus beau que l’avant!

Poser un gros grain de taille

« Oui, alors pour la taille de la jupe, on va faire simple hein les amis, on utilise un gros grain ». Eh bien, en ce qui me concerne, je n’avais jamais imaginé qu’on pouvait utiliser un gros grain comme finition pour une taille de jupe! Cela dit, ça ne pose pas de grosses difficultés et c’est une méthode que je suis contente de connaître désormais. Rapport effort/finition excellent! Après, j’avoue, je me suis vraiment laissée distraire et il faut faire attention : le gros grain, ça s’effiloche à vive allure! J’ai encaissé une petite imprécision à la taille liée au fait que mon centimètre de gros grain à rentrer ne faisait plus du tout un centimètre au moment idoine. J’avais mis mon doigt sur un fil qui dépassait légèrement, j’avais tiré en déplaçant l’ouvrage et… encore un peu je me retrouve sans gros grain!

Autre difficulté toujours en cours de résolution : la fixation par petits point du gros grain au niveau des pinces crée des tensions et des plis intempestifs. Je pense que je vais les supprimer carrément…

Réaliser un ourlet en double rempli surpiqué

Vous savez quoi? L’ourlet, c’était classiquement l’étape qui me saoulait. Tout est fait, on a déjà envie de porter le vêtement mais non! Il reste cette foutue couture droite sans intérêt, longue comme un jour sans pain et c’était toujours dans un mood assez déplorable que je me mettais à l’oeuvre. Et l’humeur, en couture, ça se paie souvent cash. Ici, j’ai suivi chaque étape décrite par Christine Charles et j’ai réalisé l’ourlet le plus jouissif de ma carrière de couturière amateure : le truc parfait qui ne varie pas d’un millimètre et qui n’a ni début ni fin! C’est surtout cet aspect qui m’impressionne : le point de départ et le point d’arrivée se rencontrent parfaitement au sein d’un même point et c’est tout. C’est propre, c’est beau, j’adore.

Surfiler une pièce

Je reviens sur un pré-requis du mois zéro qui continue à manquer. J’ai surfilé les pièces de ma jupe avec ma toute nouvelle compagne, une surfileuse raseuse parfaite. Mais je sens que j’ai encore besoin d’entraînement avec elle. Surfiler sans raser n’est pas accessible comme çà immédiatement, si?

Voici l’endroit de l’ourlet où se rencontrent parfaitement le point de départ et le point d’arrivée. Satisfaction garantie!!!

Ensuite, il suffit de rentrer proprement les fils et l’ourlet est magnifique.

Mon bilan à ce stade : je redécouvre mes pratiques couturières, j’apprends et je suis fière de ce que je produis. J’avoue qu’il est parfois chronophage de remettre en causes toutes ses habitudes pour se conformer aux consignes et suggestions du livre mais je m’y contrains car c’est la seule façon de progresser.

J’ai hâte de vous réécrire, peut-être au sujet du modèle de mois? Je sais déjà qu’il présente quelques exigences à ne pas sous-estimer…

A très vite!

CAP Couture : Go/No go

La grande décision…

Ta-damm!

J’en ai mis du temps pour décider de me lancer dans l’aventure CAP! Attention! Mes intentions ne sont pas de présenter l’examen du CAP Couture et ce pour différentes raisons : je suis Belge et ne suis pas très sûre des conditions auxquelles je peux ou non m’inscrire à une épreuve typiquement française, je n’ai pas nécessairement envie de me retrouver à nouveau en position de récipiendaire stressée et enfin, je n’ai pas besoin de ce diplôme pour accéder à un métier qui me ferait virer à 180° sur le chemin professionnel et me mettrait, comme à 20 ans, dans la peau d’une débutante qui doit encore tout démontrer. Ce sont des efforts que j’ai déjà consentis dans des domaines loin de mes préoccupations couturières : les projets IT et la GRH. Je suis comblée de ce côté.

Alors Sophie? Tu nous écris pour nous dire que tu as beaucoup réfléchi et que tu ne franchis pas le pas? Passionnante ton histoire… A vrai dire, si je ne veux pas présenter l’épreuve du CAP Couture, j’ai cependant décidé de profiter d’un ouvrage de Christine Charles (Rêve à Soie), soutenu par Artesane et paru récemment aux éditions Eyrolles, pour faire de l’année académique 2020-2021 une année d’apprentissage rigoureux. J’utilise au quotidien des techniques de couture que j’accommode/réinvente en fonction de mes besoins avec des fortunes variées dont ce blog et vous-mêmes, chers lecteurs, êtes le témoin fidèle.

Jusqu’à présent, un résultat « suffisant » me réjouissait. Mais une fois passée -ou plutôt acquise! – l’euphorie de porter ce que je fabrique, il s’installe en moi un sentiment de « bricolage » qui me déprime et, ces derniers temps, m’éloigne de mon petit atelier (ou disons de l’espace réservé que j’appelle pompeusement comme cela :-D).

De plus, mon corps évolue avec l’âge (et surtout avec la perte d’activité physique liée au confinement/déconfinement responsable). Et je constate que je ne peux pas espérer transmettre mes vêtements-maison trop petits dans l’état de finition qui est le leur. Ils ne verraient jamais les rayons d’une boutique de seconde main, recalés lors du tri de base parcequ’un bout de zip « stitche » (je suis Belge, je rappelle), parce qu’une parmenture récalcitre, parce que le point zigzag dont se contente tous les débutants n’empêche pas les bords de prendre un aspect « effiloché grave », parce qu’un zip invisible ne l’est pas tant que çà, parce que, parce que…

Alors je suis là, assise entre deux chaises. Le bouton « couture » toujours allumé au tréfonds de mon cerveau mais affaibli par le découragement d’avoir dans un premier temps progressé si vite (merci au défi « garde-robe capsule 2017 » de Clotilde du blog Couture & Clo) pour ensuite stagner tout autant.

Notez au passage que mon malaise s’étend à mesure que j’ignore les principes élémentaires de la couture responsable : doutant avec raison de mon niveau de précision et donc du résultat final, je ne me résous que rarement à investir dans des étoffes de qualité et/ou disposant de solides labels écologiques. Ce matériau étant trop couteux pour ce que je risque d’en faire! Donc, vous le comprenez, je boucle un peu beaucoup sur ma chaise de couturière.

Mon envie? Réaliser des vêtements offrables, partageables, durables et donc transmissibles. Et pourquoi pas, dans la foulée, une fois assurée de mes compétences, organiser des ateliers, des groupes de partage, des causeries productives, autour de cette passion qui peut se montrer aussi délassante qu’utile! Sur ce thème de l’utilité, nous rappellerons-nous la vélocité des autorités publiques à collecter les ouvrages fait-main de tous les couturiers amateurs du pays pour tenter de pallier la carence en masques au plus fort de la pandémie?

Je veux donc booster le développement de ma technique pour ma fierté personnelle, pour la qualité de mes productions, pour partager ma passion, pour offrir sans rougir, en un mot pour GRANDIR. Parmi mes centres d’intérêt : la couture au service de l’up-cycling. Partager, susciter l’intérêt des mes semblables et développer la créativité et la connaissance collective en la matière me tient très à coeur.

Mais n’allons pas plus vite que la musique. Pour poursuivre ses rêves, il faut s’en donner les moyens et pour l’instant, je me sens trop fragile techniquement pour laisser libre cours à mes ambitions de partage. Alors, devant vous ce jour, je pose le premier pas du reste de ma vie couturière et déclare :

« Moi, Sophie, de l’atelier Des Gaufres au Guatemala, je décide publiquement vouloir en finir avec les systèmes D, les solutions « à peu près » et « à-la-va-vite » dont je ne suis finalement jamais très fière. »

Comment vais-je m’y prendre? Durant les mois de confinement, j’ai découvert à travers l’initiative des master classes le site de formation Artesane. Parmi les intervenants qui m’ont le plus marquée (et ils sont quelques-uns), Christine Charles! Une femme très carrée dans ses explications! On la sent sans concession, passionnée, compétente et quoique je me sente une personnalité très différente de la sienne, elle a le don de me mobiliser. J’ai dévoré ses videos et pour finir, quand j’ai appris qu’elle sortait un livre qui accompagne le programme du CAP Métiers de la mode Vêtements flous, j’ai pensé que peut-être, c’était l’outil que j’attendais pour sortir de l’impasse.

Je me suis procuré l’ouvrage et juste après avoir éprouvé le bonheur de retrouver Christine à chaque lecture partielle, j’ai vite pris la mesure de l’effort que ce livre allait exiger de moi si je voulais le suivre vraiment. C’est la raison pour laquelle j’ai tant  tardé à vous écrire. Je ne voulais pas prendre de décision à la légère, j’avais besoin de signer un véritable engagement envers moi-même. Je ne pouvais rien publier avant d’y croire vraiment, avant d’être convaincue intimement de la pertinence du défi que je m’impose.

Comme ce cap est franchi (à défaut du cap CAP si vous me suivez… ben oui : on peut vouloir évoluer en couture sans toutefois renoncer à son humour douteux n’est-ce pas?), parlons du plan! Le livre de Christine Charles décompose le programme du CAP en 9 mois (et je sens que ce ne sera pas la plus reposante de mes grossesses.) Je propose donc de publier sur ce blog l’histoire de mes essais/erreurs, l’état de mes apprentissage, l’état de mon moral aussi j’imagine 😉 en rapportant tout çà au mois de référence du livre.

Donc, je vous dis à très vite autour de ce que j’ai appelé le « Mois Zéro »! Car avant de balbutier sur les sentiers de la couture professionnelle, il y a déjà pas mal de boulot pour disposer des pré-requis, comme je vous l’expliquerai dans un article prochain. Eh oui! C’est Christine Charles à la barre! Vous ne voudriez pas qu’on prenne le thé en attendant l’examen non?

Je vous embrasse,

Sophie

 

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