Pour solde de tout compte

Une série d’articles de rattrapage avant de boucler 2022

Boucler 2022, vite vite!

Oulah! Il se fait tard. Plus exactement il se fait tôt. 1er janvier! L’heure de la rétrospective. Sauf que je ne vais tout de même pas faire la synthèse de cousettes dont je ne vous ai pas encore parlé… 🤨

Alors vite! Une série d’articles de rattrapage avant de boucler 2022 en bonne et due forme et surtout, commencer 2023 sur une belle page blanche, dans un monde de couture idéal dans lequel j’écris au rythme où je couds. Vous vouliez une bonne résolution? Voilà! C’est fait! 😀

Parmi les réalisations qui sommeillent et attendant leur heure de gloire sur ce blog, j’ai…

  • Des robes : Charlotte Jaubert, Deer & Doe
  • Des jupes : Burda, Artesane
  • Des pantalons/short : Burda Easy et Apolline Patterns
  • Des hauts : Burda (chemisier, pull), Ottobre (pour homme), Charlotte Jaubert (body), Anabel Benilan (Cols roulés)
  • Une veste (Craftine Box)

Il faut dire qu’il m’a fallu récupérer quelques basiques dans ma nouvelle taille. 15 kilos de moins, chez moi, ça s’est traduit par trois tailles de moins. Du coup, du boulot à l’atelier, il y en avait. Mais quel bonheur de prendre le temps de se confectionner ces pièces de tous les jours, tranquillement, sans précipitation mais avec une motivation sans faille.

Un peu de méthode!

Quoi coudre?

Le plus difficile a encore été de faire un choix car j’avais tant d’idées! Alors, pour une fois, j’ai réfléchi! Adoptant un peu de la méthode du livre « Dressed » de Deer & Doe, je me suis donné quelques lignes directrices :

  • Des vêtements chauds : je vous passe mes lamentations sur le prix du gaz mais vous aurez compris que la frileuse qui m’habite concevait quelque crainte…
  • Des vêtements près du corps : ben oui, j’affectionne les vêtements près du corps que je trouve souvent plus féminins que les pièces loose
  • Priorités absolues aux bas (pantalons, shorts, jupes…) et one-piece (robes, combis…) En raison d’une perte de poids rapide, mes pantalons ne m’allaient plus du tout et je ne voulais pas m’en acheter : je voulais tout coudre! L’occasion était trop belle…
  • Vu l’urgence (plus aucune pièce à ma taille dans ma garde-robe), des modèles simples et rapides s’imposaient
  • Caprice étant permis par ailleurs, la simplicité ne pouvait pas concéder au style, à l’originalité. Bref, je voulais un rapport FF optimal (ndlr : rapport FF = rapport EFfort/EFfet;-))
  • Enfin, pour ne pas me ruiner et dans une optique durable, je voulais des modèles qui me permettent de consommer mon stock de tissus. Du coup, je n’ai pas fait de grande étude pour déterminer ma palette de couleur pour la saison. J’étais décidée à prendre ce qui passerait et d’en faire mon miel.

Par ailleurs, dans mon cahier, j’avais consigné quelques pièces que je trouvais inspirantes. Je lis parmi mes scribouillis l’idée d’une jupe en tulle, d’une combinaison style « casa de papel » (oui j’ai vu la newsletter de Stragier), une veste dans une matière « nounours », un tailleur trois pièces, un short d’hiver.

Quelle matière travailler?

Jugeant que je ne pourrais pas tout réaliser en récupérant mon stock de tissu, j’ai aussi listés dans mon cahier quelques tissus tentants, intéressants pour la saison : le sergé de coton, le grain de Paris, le velours, le nappa d’agneau, la suédine, les lainages, le crêpe de laine, la maille sweat shirt…

J’ai aussi consigné quelques coups de coeur bien précis : l’interlock, le tencell et le jersey de C. Pauli, le tencell et l’interlock « soeurcière » de Mars-elle, la soie Liberty de Stragier.

Côté motifs, j’étais dans un mood à me laisser tenter par les jeux de carreaux.

Comment accessoiriser?

Je tenais à réfléchir mes futurs vêtements en accord avec un série d’accessoires tantôt dont je dispose déjà, tantôt qui me plaisent vraiment. C’est ainsi que je lis dans mon cahier des idées d’écharpes, de ceintures, de bottes, de salomés (mon inaccessible étoile depuis le temps que je cherche), des derbys à grosses semelles, des bas fantaisie.

Bref!

Voilà sur le papier, à quoi ressemblait mon cahier de charges. De quoi faire rêver n’importe quelle couturière ou pas? Mais oui, bien sûr que oui! En tous cas, moi, j’étais mo-ti-vée!

Au risque de spoiler un peu la suite (juste un peu puisque je ne dévoile aucune photo ici), entre le plan et la réalité, il y a eu un peu de jeu mais pas trop. Jugez vous-mêmes :

PièceModèleCritère Chaud?Critère Taille marquée?Critère Simple?Critère bas ou one-piece?Critère Stylé?Critère Tissu du stock?
JupeBurdaouiouiouiouiouioui
Robe C. Jaubertouiouiouiouiouinon
RobeC. Jaubertnonouinonouiouinon
RobeDeer&Doeouiouiouiouiouinon
JupeArtesaneouiouinonouiouinon
PantalonBurda E.ouiouiouiouiouinon
ShortApolline Patternsouiouinonouiouioui
ChemisierBurdanonnonnonnonouinon
PullBurda E.ouinonouinonouioui
BodyC. Jaubertouiouinonnonouinon
2 cols roulésAnnabel Benilanouinonouinonnonoui
Chemise (homme)OttobreN/AN/AN/AN/AN/AN/A
VesteCraftine Boxouinonnonnonouioui

Tous les modèles à une exception près reçoivent au moins la moitié des points, ce n’est pas si mal!

Ca vous dit d’en voir plus? Alors voilà ce que je vous propose : je sors dare-dare un article par type de modèle et en 5 jours (au rythme d’un article par jour🥴), l’affaire est faite, on peut redémarrer en full 2023. Partants pour ce pentathlon de la mort?

Et au fait! Bonne année!

XoXo

Un amour de body

Dur à prononcer le nom de ce body! Et pour cause, XoXo est plus un emoticône qu’un nom dans le fond, avec ce x qui ouvre les bras d’un gros câlin et ce o qui donne des bisous… Pour ma part, je vois surtout le o qui ouvre des yeux subjugués et le x qui mime le clignement de celui ou de celle qui n’en revient pas. Pour moi, XoXo, c’est le body qui épate! Par son audace, sa curieuse épaule dévoilée, son port près du corps.

Bon bon, on se calme! Car enfin, si ceci est une introduction, beaucoup pourraient à juste titre se demander à quoi. XoXo est un des trois bodies de Noël que Charlotte Jaubert a créé l’an dernier. Il y avait le Gashina, le Mago et le XoXo. J’ai cousu les trois modèles en terminant par XoXo qui, sur le papier, me convainquait le moins. Depuis que je l’ai fait néanmoins, je le porte en priorité. Quoique… Les trois entrent et sortent de ma garde-robe à de si fréquentes occasions que je serais bien en peine de désigner lequel mérite l’or, l’argent ou le bronze.

Comme pour Baila (voir mon précédent article La confisette Baila), ma taille a trop évolué en 6 mois pour que ma cousette soit tout à fait séante d’aujourd’hui. Vous pardonnerez les plis parfois disgracieux dûs à ce changement de morphologie. Mais les bodies, en élasthanne, je ne les adapte pas. C’est mon choix. Je préfère mettre mon énergie dans de nouvelles pièces bien coupées, plutôt chaine et trame, qui feront j’espère bientôt l’objet d’un article sur ce blog.

Que dire de XoXo? Eh bien, qu’à sa sortie, il n’était disponible qu’en version « coffret », dans deux versions : une version fuschia, une autre « prince-de-galles ». Cette dernière a retenu mon attention. J’adore la contradiction d’exposer ce motif habitué aux étoffes lourdes et raides sur une cousette qui épouse en toute fluidité les courbes du corps.

Très polyvalent, XoXo est stylé en toutes circonstances. Habillé avec une jupe crayon noire, sexy avec un pantalon satin ou une jupe plus courte, relax-chic avec un jean, et discret au bureau (si si je vous assure) s’il est couvert d’une veste. Le petit foulard-écharpe en soie de couleur vive, noué au cou, lui va aussi à ravir. Et je suis sûre ne pas avoir encore testé toutes les combinaisons gagnantes.

Quant à la réalisation de ce body ultra-rapide, j’ai peu à dire. Simple et sans histoire. Même si à l’heure où je vous écris je serais bien incapable de m’en coudre un second car il n’y a plus de points zig-zag à l’atelier en ce moment. Oui, bon, je vois… On a passé trop de temps loin les uns des autres et je ne vous ai pas tout dit…

Figurez-vous, pour commencer, que ma petite machine à coudre d’entrée de gamme qui a parcouru tant de chemin avec moi depuis son achat en décembre 2016 a rendu l’âme. OK, elle est encore en soins intensifs et pourrait revenir à la vie si le technicien trouve une pièce en seconde main. En attendant, exit ma Singer Talent.

Figurez-vous ensuite que j’ai parcouru 150 km dans l’idée de me procurer une très bonne machine à coudre cette fois. A ce propos, toute petite parenthèse pour les lecteurs belges, les établissements Stecker de Bertrix (https://www.stecker.be/) valent le détour! Je dis « détour » car enfin, Bertrix, c’est toujours un détour, à peu près où que vous soyez en Belgique n’est-ce pas? 😀

Plaisanterie mise de côté, le choix et les conseils d’un équipe dévouée et compétente qui prend le temps, quand on se prépare à acheter un objet qui doit durer et avec lequel on réalise tous ses vêtements, ça vaut la peine je crois. Toujours est-il qu’en cours de route je suis passée de l’idée d’une Bernina multi-options à… une piqueuse plate!

O combien douloureux fut ce choix! Trop d’arguments tant pour l’une que pour l’autre. Mais au final, la piqueuse plate est moins coûteuse et je vous avoue avoir été charmée par son côté un peu brut, industriel, son établi intégré, son bain d’huile, ses petites manières de Formule 1, son côté implacable, son caractère de fauve à apprivoiser… Vous comprenez, je suis envoûtée par ma petite Jack ❤ ❤ Et sans doute devrais-je y consacrer un article. Je ne dois pas être la seule couturière amateure qui s’est posé/ se pose / se posera la question du passage à la piqueuse plate.

Tout ça pour vous expliquer que je suis toute marie lorsqu’il s’agit de piquer en zig-zag dans un body comme XoXo dont c’est la finition prévue tant au niveau de l’encolure qu’à celui des jambes. Idem pour mes slips et soutien-gorge. Donc là, j’attends un peu et mets mes projets lingerie en stand-by. Je ne suis pas pressée et ce sera l’occasion qui fera le laron (réparation de ma machine si c’est possible, achat d’une machine basique d’occasion sinon,…)

Pour ce qui est des boutonnières, je m’exerce à la main en repassant tel un mantra les mots de Marie-Laure Thorne sur la qualité supérieure de telles boutonnières et en tâchant d’oublier que je suis à des milliers d’heures de travail et de dextérité de Marie-Laure…

Revenons à XoXo : facile à coudre, facile à porter, facile à assortir. La cousette sans histoire mais qui sort de l’ordinaire! Cette asymétrie qui dévoile l’épaule, ce n’est pas si courante en dehors des stations balnéaires et donne une touche audacieuse à la tenue, même quand on porte une veste par-dessus. Ce qui me fait penser à un précepte chez les joueurs d’échecs qui dit que la menace est plus puissante que son exécution 😀

Côté fourniture, pas de surprise, les coffrets de Charlotte Jaubert sont toujours impeccables, de qualité et dans des quantités largement suffisantes. Ce lycra Prince-de-Galles répond amplement à mes espérances et il va avec tout, y compris toutes les saisons. Ce XoXo est donc une pièce fort accommodante, que vous voyez sur moi sans le pourtant très joli bijou qui accompagne le coffret. Le voici sur une photo prise en début d’année.

Pour finir, je vous laisse avec quelques images réalisées par ma photographe maison qui a, ce week-end, postulé à l’emploi (ni publié ni même vacant) de manager auprès de sa maman. Anabelle, que vous connaissez déjà dans le rôle de mannequin et même couturière, a décidé de faire de votre dévouée une influenceuse hors pair.

Elle m’a proposé un programme stakhanoviste, ma foi assez bien conçu, qui passe par un milliard d’étapes, notamment de videos, de podcasts, de stories et d’interventions en tous genres dans l’univers des réseaux sociaux. J’ai bien tenté de signifier que si je faisais tout çà, je n’aurais plus de temps pour coudre, elle s’est comporté comme une professionnelle qui doit gérer la résistance au changement d’un client attardé.

Finalement, nous avons fait la paix en convenant que quelques photos prises dans un autre cadre que ma traditionnelle terrasse serait un premier pas acceptable pour toutes les parties. J’avoue avoir surtout sauté sur l’occasion de faire une promenade en bonne compagnie mais en fin de compte, je ne suis pas mécontente du résultat… Il est bien mon manager non? J’espère que ses tarifs seront raisonnables!

Sortir de l’ombre

Où il ne peut être question de couture pour cette fois

Il m’en coûte mais je reviens.

Avez-vous jamais, enfant, joué au bord de la mer à vous faire ensevelir de sable? Votre ami, cousin, neveu, pote d’un jour s’active à la pelle tandis que vous vous installez confortablement, lové dans une niche fraîchement creusée. Une fois que seule la tête et les épaules émergent, le moment est impressionnant. Car il faut prendre conscience et accepter que d’insignifiantes pelletées de sable, chacune à peine perceptible, une fois mises toutes ensemble, vous empêche de bouger. On n’y croit pas vraiment, on se sent tellement plus fort que ces quelques grains légers… Pourtant, la conclusion est implacable, nous sommes bel et bien prisonniers de la plage.

Heureusement, le jeu continue et consiste alors à tout défaire au plus vite. La victime et son bourreau partagent le même état, celui qui confond peur et amusement, celui qui appelle, aux frontières de la panique, à prouver au plus vite que tout cela est réversible. Une fois l’expérience terminée, c’est à peine si on y croira encore et il faudra que peu de temps s’écoule avant qu’on regarde à nouveau les grains de sables, minuscules et inoffensifs, avec arrogance. Et si on se souvient de s’être senti contraint, on en rira.

Alors voilà, en 2022, je me suis laissée ensevelir dans le sable en songeant qu’aucune de ces pelletées ne pourrait avoir raison de moi. Puis, une fois prise au piège, bouger vers la libération me paraissait trop lourd. Genre fatiguée avant de commencer. Et je pensais à mon blog, à tout ce que je n’avais pas écrit. Mes cousettes se succédaient mais les photos ne suivaient pas, les textes et les articles encore moins. Nous voici en octobre et 2022 est encore vierge de partage.

C’est le cas parce que, du fond de ma niche, écrire futilement sur des choses futiles me semblait inapproprié, presque inauthentique. Parce que 2022, en plus d’être planétairement glauque, a aussi malmené ma vie privée et professionnelle. Alors, captive sous le poids, tantôt de la tristesse, tantôt du stress, parfois même de la colère, je me suis tue.

Je me suis tue mais je n’ai pas cessé de coudre. Même dans le deuil, même les jours de grande méforme, même en situation d’échec, et cela, ça signifie quelque chose. Je pense que coudre participe de mon équilibre, de ma capacité à sortir des niches de sable quand elles sont pleines. C’est pourquoi, communiquer sur cette activité, dans le fond, n’est probablement ni futile ni inconvenant.

Il va me falloir, les jours qui viennent, reprendre méthodiquement (ouille!) les réalisations de l’année, trouver un photographe qui leur rende justice (à mesure que les enfants grandissent, j’ai de moins en moins de choix…) et les habiller de l’article qu’elles méritent. Je n’ai pas cessé de vous lire, membres de la communauté couturesque qui n’avez pas encore cédé au « tout-Instagram » et j’ai hâte, à mon tour, de vous offrir à nouveau les quelques témoignages qui permettent d’échanger et de ne jamais se sentir seuls et seules à l’atelier.

Je suis de retour.

Sophie

Retrospective 2021

Productivité et amusement!

Hellooo! Avant de foncer tête baissée dans les projets foisonnants de 2022, je ne résiste pas au très classique mais non moins gratifiant exercice de la rétrospective de l’an écoulé.

2021, seconde année passée entre risque de contamination et risque de confinement, année partagée entre l’envie de sortir, de voir ses proches devenus trop lointains et la volonté de ne pas leur nuire. Je ne vous apprends rien mais je rappelle ces faits car ils posent une question pour tout couturier qui se respecte : est-ce encore la peine de coudre, de fabriquer des vêtements, de prendre soin de son apparence si c’est pour rester chez soi.

La question est pertinente, d’autant plus que la généralisation du télétravail et la réduction drastique des occasions de sortir limitent beaucoup l’usure de nos pièces de garde-robe. Et c’est tant mieux! La conséquence n’est pourtant pas de changer de hobby et de passer au vélo d’intérieur. La conséquence est coudre mieux : prendre plus de temps et de soin à chaque pièce et pourquoi pas? Coudre autre chose que le tout-venant destiné à couvrir les besoins quotidiens.

Pour ma part, voici, sans concession, les réalisations de 2021.

Les bodies et la lingerie

Section qui méritait d’ouvrir la marche parce que c’est vraiment dans ce domaine que je me suis le plus amusée. Je ne vous refais pas l’histoire de mon désir de body que j’avais fait taire jusque là. J’adore cette pièce confortable et un peu provocante parfois. En 2021, trois bodies sont nés dans mon atelier, tous trois dessinés par Charlotte Jaubert : Le Baïla avec ses manches-ballons m’a donné des ailes sur une plage normande, le Gashina devant le sapin de Noël m’a fait briller de 1000 feux et le Mago, plus soft, a eu son petit succès le jour de l’An, grâce à son dos bénitier rehaussé d’une jolie chaîne.

Côté lingerie, j’ai surtout travaillé la culotte, même si j’ai aussi tenté le patronnage sur mesure d’un soutien-gorge bien couvrant. L’ensemble culotte/soutien-gorge sont en plumetis de chez Stragier. La culotte est le modèle « pique-nique champêtre » de Laura Stanford et Katherine Sheers.

Le reste, c’est la série présentée dans mon article Salade de fruits Les modèles et le coffret matière sont de Charlotte Jaubert.

Enfin, un expérimentation convaincante : la culotte menstruelle de Charlotte Jaubert pour Artesane. Confort et beauté conjugués au moment où on en a le plus besoin :

Le C.A.P.

Vous l’aurez compris, 2021 était plus orientée « plaisir » que « devoir ». Aussi, les réalisations dans le cadre du programme CAP de Christine Charles ne sont pas légion. Voici tout de même deux très beaux résultats : la robe Eleanora et le chemisier Adelise :

Les tops

Une série d’articles vous a déjà présenté ce que j’ai appelé les tops de l’été. Parmi eux, le petit top noir pour les chaudes soirées d’été, le Liberty manche 3/4 bouffantes, le sans-épaules aux motifs de mirabelle, la marinière avec noeud à l’avant, le T-shirt avec noeud à l’arrière… Tous les modèles sont de Burda et tous les tissus sont Stragier.

Un petit dernier jamais édité (parce que je ne l’avais pas repassé au moment du shooting et que la luminosité était très moyenne…) : le joli top Burda Easy en plumetis Stragier :

Une robe tout de même

Enfin, une robe a tout de même vu le jour en 2021 : féminine à souhait dans un coton de la collection UNE de Stragier. Trop beau pour en liquider les chutes si petites soient-elles. J’ai testé une couture récup’ : les petits sachets de thé pour jouer à la dinette…

Des accessoires

Les sachets de thé n’ont pas été mes seuls essais en matière de récupération et de surcyclage des restes ou des matériaux usagés. Une vraie réussite en 2021 a été la confection d’un tissu à partir de petits carrés de denim retirés aux jeans (très) usagés et moultes fois déjà rapiécés d’Anabelle. Avec le coupon ainsi conçu, j’ai pu réaliser une très jolie trousse. Solidité et bonne tenue au rendez-vous :

A propos de trousse… J’en ai imaginé une à partir du modèle « caméléon » de Corinne Romeyer. C’était à l’occasion d’un anniversaire dans ma famille et j’avais envie de faire quelque chose d’unique. Aussi me suis-je lancée dans le perlage, forte des conseils de Marie-Laure Thorne lors de sa master classe de fin d’année pour Artesane. Le motif est familial, dans le sens où sa conception un peu aléatoire a requis l’intervention de plusieurs parmi nous 😀

Enfin, terminons avec le sac à main, autre projet récup très satisfaisant. La sangle est d’un vieux sacs en lambeaux, le corps est issu d’un vieux jean d’Anabelle (oui vous avez compris, elle est un intarissable fournisseur de vêtements élimés!), le rabat est un reste de simili cuir utilisé pour la trousse en forme d’éléphant (voir Fan d’éléphant!) et la doublure est un reste de coton fil-à-fil utilisé pour le chemisier Adelise. La seule matière neuve utilisée est l’entoilage thermocollant. Vu l’usage journalier que je fais de ce sac, il m’a semblé plus que raisonnable de l’entoiler.

Enfin, il me faut terminer cette rétrospective en saluant le départ du chat de l’atelier, Nikita, la fan des shootings, la démente des chutes de tissus, la chasseuse des restes de papier de soie, mon assistante imprévisible, nous a quitté à presque 17 ans.

Entre-temps, Oreo est entré en formation mais il a encore du chemin à faire pour comprendre tous les délices de l’atelier… Et pour l’instant il préfère le classique panier à mes tiroirs à tissus mais me direz-vous, est-ce un inconvénient?

Entrons à présent en 2022. Qu’elle vous soit douce!

Sophie

Baila sur mer

L’incroyable histoire du body qui affranchit

Comme parfois, je vais vous conter une historiette. Historiette, qui commence comme « histoire » et finit comme « cousette ». Historiette donc, ou histoire d’une cousette. Je vais donc préférer aujourd’hui parler atmosphère, impression, rencontre, vécu plutôt que marges de couture, poids des tissus et choix des aiguilles.

J’ai cousu le body Baila de Charlotte Jaubert (https://www.charlottejaubert.fr/) par volontarisme mais avec peu de foi. Je vous explique : j’aime énormément le vêtement « body ». La mode de ma jeunesse au début des années 90 et une silhouette à l’époque avantageuse m’ont permis d’en porter avec bonheur, sans me poser de questions.

Aujourd’hui, je couds ce que je porte et je vois des patrons de body sortir doucement des doigts de fée de quelques stylistes indépendantes et cette offre naissante est venue faire trembler les bases de ma confiance en soi. Ces questions étaient déjà présentes sans doute mais je ne les avais jamais exprimées aussi nettement jusqu’ici.

Peut-on porter un body à mon âge? Avec ma silhouette? Avec mes cheveux que j’ai choisi de garder gris? Que suis-je devenue? Que puis-je encore me permettre? Y a-t-il des barrières à ne pas franchir? Lesquelles? Pourquoi? Des commentaires plein de venins et si communément admis sont venus me taquiner : « elle est ridicule », « c’est une vieille folle »,  » on ne porte pas çà quand on est petite et boulotte »,…

Pourtant, au fond de moi, l’envie de plaire est intacte et l’envie de porter le body aussi. Alors quoi? Certains vêtements sont-ils réservés aux top models? Et dans ce cas, à quoi et surtout à qui servent-ils vraiment?

Dans le même temps, tout à fait par hasard, j’ai lu des articles de mode qui parlaient de Jean-Paul Gauthier. Du questionnement qu’il a permis sur la mode, le sentiment esthétique qu’elle produit, de l’importance pour celui-ci du bonheur qu’à une personne à porter le vêtement. Ces idées m’ont travaillées et vous en trouvez une part dans Et pourquoi pas crop le top?

Comme il arrive parfois, elles ont trouvé à se nourrir aussi chez d’autres blogueuses. Une blogueuse en particulier dont je recherche avidement les coodonnées du blog tristement égarées. J’ai vu un des ces articles qui était référencé par Clotilde (Couture and Clo) et qui la montrait en démonstration d’un tout nouveau patron de body. Cette personne dont je recherche le nom portait une très grande taille et avait réalisé son body dans un tissu velour stretch beige-or.

Une leçon de bien-être, de confiance, de bonheur. Grâce à elle, j’ai compris comment la personne qui croit dans ce qu’elle porte sans complexe peut réellement induire un sentiment esthétique chez celui ou celle qui la regarde. Cette personne qui ne méritait pas que j’oublie son nom, m’a convaincue de faire un premier pas.

Ce premier pas fut l’achat du patron Baila de Charlotte Jaubert. Je connais l’auteure pour avoir réalisé quelques-uns de ses patrons dans le cadre des cours et masterclasses d’Artesane : le body Amoroso cousu pour ma fille, et quelques patrons du cours culotté. Si je ne l’avais égaré (oui, je sais c’est pathologique), j’aurais bien testé une version personnelle d’Amoroso mais face à l’échec de mes recherches dans mes patrons PDF, j’ai fini par céder à l’appel de Baila, patron que la styliste décrit elle-même comme conçu pour une femme imaginaire « confiante et libre ».

Soit, me suis-je dit. Voilà certainement un signe. La coupe me plaisait beaucoup par ailleurs : un croisé type cache-coeur sur le devant et le dos, des enformes à l’encolure et à la culotte sans parler des manches bouffantes avec poignet prononcé.

Côté défi, c’était largement suffisant. Je me suis dit que comme je n’oserais sans doute pas le porter, je pourrais toujours l’utiliser en secret pour séduire mon petit mari et tout çà resterait entre nous. Un article sur le blog? Peut-être mais avec le body posé sur un cintre!

Vous voyez? Ce n’était pas gagné et les photos que je finis par publier sont le témoin du chemin parcouru grâce à ce vêtement magique. Il est tellement confortable et je me sens tellement bien dedans que la honte de montrer « trop » finit par laisser la place progressivement à l’envie de le porter en toute occasion.

D’abord un dimanche à la maison. Puis, des photos de test à des personnes de confiance pour recevoir leurs impressions. Puis, une journée au bureau avec un grand foulard qui cache tout. Enfin, porté seul, sans plus aucun complexe sur une plage normande. Ouf! Quel coquin ce body Baila. Ma seule envie : en coudre d’autres!

Le tissu est pour beaucoup dans le succès de cette réalisation : je vous recommande sans réserve les ultrastretch matt de la Maison Stragier! La palette de couleur n’est pas énorme mais quelle qualité! Le taux d’élasticité est parfait pour le patron Baila : il permet de coudre sa taille du commerce. Ici, une taille 42 pour moi. Ce tissu est par ailleurs facile à manipuler (pour un extensible) et se comporte très bien à l’entretien.

Côté finitions, j’ai tout fait à la surjeteuse en m’offrant le petit plaisir d’avoir tout bâti à la main avant de passer à la machine. Ce n’est pas tout à fait nécessaire : une bonne pose d’épingles le fait aussi. Mais les préparations à la main me donnent beaucoup de satisfaction et sont tout de même très efficaces en terme de précision. Pas nécessaire donc mais efficace et luxueuses! Et vous savez quoi? Nous qui cousons nos propres vêtements, nous sommes en capacité de nous offrir du luxe! Alors pourquoi pas?

Libre et confiante, Charlotte? Sans rire? C’est ce que je ressens aujourd’hui.

Et pourquoi pas crop le top?

Le top des tops de l’été n° 2 : Audace et Liberty

Ca, c’est la question! Car c’est super joli un crop top. Mais bien sûr, il ne se voit ni ne se vend que sur des silhouettes hyper minces et hyper jeunes. A l’approche de la cinquantaine et avec les kilos qui suivent la courbe de l’âge à peu près proportionnellement, j’en viens à ressentir quelques frustrations.

Je lis avec plaisir les coups de gueule de bloggeuses couturières qui ont du mal à trouver des patrons adaptés à leur morphologie. J’ai relayé des articles à ce sujet dans le passé et le dernier dont le souvenir reste bien présent en moi est de Garak, qui a l’élégance d’avoir la colère constructive et de proposer des pistes (merci pour l’adresse de Curvy Sewing!). Mais tous les jours on peut lire des témoignages en ce sens.

Vous les trouverez plus ou moins justifiés ou exagérés suivant votre propre expérience. Mais zut! On n’en n’est pas à la nuance près. La mode a grand besoin de se renouveler de ce point de vue et la clé de voute de cette révolution, malheureusement, ne sera pas d’avoir plus de marques de patrons qui couvrent toutes les tailles.

Le point de départ dont tous les changements doivent découler, la clé, c’est… le regard! Le regard de l’autre sur soi, son propre regard sur soi, et les critères implicites mais très intégrés qui font qu’on se ressent belle/beau ou non et qu’on anticipe ce que les autres vont penser. Ces critères nous échappent, ne sont pas le fait de notre volonté et c’est bien pour cela qu’un vrai changement n’est pas pour demain.

Pour autant, il ne faut pas baisser les bras, il faut y contribuer. Dans une société inclusive, les critères de l’esthétique le sont aussi et doivent bannir les considérations a priori telles que « on ne porte pas de mini-jupes à cet âge-là, on ne porte pas de body quand on a des bourrelets, On ne porte pas des vêtements amples quand on est petit etc…

Ces listes de « fashion faux-pas » comme dirait l’autre me donnent envie de hurler. Je ne pense pas que la beauté, le sentiment de plaisir esthétique, puisse répondre à des règles intangibles. Chacun a sa manière de porter une tenue et je veux croire que si la personne aime ce qu’elle porte, elle est capable de défendre son choix vestimentaire en dégageant des ondes positives et plaisantes, en partageant de ce bonheur que ses choix lui apportent.

Mais pour cela, encore faut-il que nos récepteurs et ceux des autres ne soient pas limités à une bande de fréquences trop sélective. Encore faut-il que nous soyons ouverts à ces formes de beauté qui ne répondent pas aux principes de bases communément admis, à ces p. de règles tacites qui dictent ce qui est beau/convenable et ce qui ne l’est pas. Ce qui se porte et ne se porte pas.

Et là, la route est longue. Des premiers pas sont faits, à chaque fois qu’un créateur propose des photos de mode de ses nouveaux patrons sur des personnes de toutes morphologies. Pas seulement des minces et des gros mais des petits, des grands, des bossus, … Des personnes comme tout le monde, les gens qu’on croise chaque jour au magasin ou dans le train, au café ou dans les parcs.

Je rêve d’un monde où il y a de la place pour la beauté de chacun et chacune. C’est une réflexion que je me faisais parce que j’ai tenté et tente encore de mettre mes talents de couturière amateure au service d’une personne pour le coup très belle que j’aime beaucoup et qui souffre quotidiennement au moment de s’habiller, au moment de rencontrer le regard d’autrui sur son corps. Petit et gras.

Ses yeux d’un bleu océan, sa magnifique poitrine, l’intelligence qui transpire de son visage et du langage que parle sa bouche parafaitement ourlée, sont autant de prédispositions avantageuses mais elles ne sont rien. Parce qu’elle est petite et grosse. Et quand elle me parle de son corps, ses mots tranchants comme un poignard me blessent et me révoltent : « je n’ai pas de taille ». Et la taille, ça, c’est ce le sauf-conduit vers l’habillement, le charme, le glam’. Pas de taille, pas de fantaisie, pas de fun, pas de choix! Surtout pas de choix!

Le modèle de la robe droite, qui est aussi celui du sac de patates, est le seul tolérable… Une coupe Empire éventuellement… Après tout, c’est l’astuce stylistique qu’on a trouvée pour atténuer les formes de l’impératrice Joséphine, alors pourquoi réinventer l’eau chaude? Que puis-je dire à cette femme courageuse (je ne parle pas de Joséphine ;-)) qui a bien intégré tous ces impératifs de la mode telle qu’on la subit aujourd’hui et qui, ce faisant, ne dirige sa colère que contre elle-même? J’avoue n’avoir pas encore trouvé.

Peut-être cet article est un premier balbutiement pour dire combien sa souffrance m’attriste, m’indigne, me désespère. Au lieu de ça on pourrait s’amuser! Elle pourrait se demander ce qui lui plaît, sans restriction, quel est son style, on pourrait faire des ébauches de patron ensemble, rigoler autour de quelques séances d’essayage. Mais cette joie là lui est refusée de facto parce que savoir et tester ce qu’elle aime n’est pas à l’ordre du jour. Pire, ce serait cruel.

L’ordre du jour, la question qui la taraude, c’est que puis-je porter pour donner une apparence convenable à mon corps qui ne l’est pas. Pas de taille! Et dans le fond, n’en sommes-nous pas tous là? J’aimerais tant que choisir les tenues qui nous font sourire, qui nous font plaisir, qui nous font rêver soit l’unique critère. J’aimerais tant, tout simplement, que « choisir » soit permis à tous.

Je n’ai pas de solution à cela. Ne me demandez pas comment faire, je n’en sais rien. Mais je me dis que chacun à notre échelle, on peut commencer à assumer des tenues qui nous font envie, même si elles ne sont pas « convenables » sous tout rapport. Alors voilà l’histoire de ce crop top. Je me suis dit souvent, « quel dommage que je ne soit plus jeune… Je me ferais un petit crop top. » J’ai souvent songé aussi que si j’étais plus mince et plus longue j’aimerais un peu de tulle sous une jupe, que si j’étais plus fine, un body me ravirait…

Eh bien, si le monde ouvert et bienveillant envers tous les genres et toutes les silhouettes doit prendre forme en passant par moi, le crop top m’a semblé un premier pas. Qu’il s’accommode ou non des cheveux blanchissants et des capitons ventraux dans le code de la mode bienséante, je vais le tenter, je vais le porter.

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas tout à fait à l’aise. Et sans doute en portant ce crop top, je manque de conviction et je témoigne encore d’une certaine honte. Mais si c’était facile, ce ne serait pas un véritable geste n’est-ce pas? Si de plus en plus de monde ose, nous pourrons progressivement sensibiliser et éduquer les regards pour plus d’ouverture envers les pratiques vestimentaires des plus vieux, des plus gros, des corps différemment équilibrés, bref, de cette immense majorité de personnes qui dérogent aux proportions des tailles du prêt-à-porter supérieures à 38.

Pour terminer cet article d’un genre un peu différent de mes coutumiers blabla 100% couture, encore un petit mot. J’ai parlé ci-dessus de gros, de gras, de bourrelets. J’ai usé intentionnellement de mots simples et directs parce que je suis sensible à l’énervement de Garak qui relevait les manières détournées qu’ont les marques de patrons de désigner les femmes « aux formes généreuses ».

Ces précautions sont la marque de la gêne qu’on éprouve encore aujourd’hui à parler du surpoids et de ses effets sur la silhouette. S’il faut taire les mots, s’ils ne semblent pas polis, c’est que la réalité qu’ils désignent est honteuse ou qu’elle n’est pas souhaitable. Voilà pourquoi leur usage m’a semblé bien plus respectueux que n’importe quelle paraphrase prétendument délicate.

Enfin, tout de même, sachez que ce modèle est le n° @ du magazine Burda Style de @. Le tissu Liberty aux motifs de mirabelles est de chez Stragier. Et les manches sont couvertes sur leur partie supérieure des premiers smocks de ma vie de couturière. Je pensais que ce serait fastidieux et ce fut tout le contraire. J’en referai sans crainte et ni appréhension à la prochaine occasion. Les manches encore, présentent deux rangées de volants de peu d’ampleur que je trouve très à mon goût.

Je vous embrasse, Sophie.

Ouvrages de dames

A l’heure ou amiante et couture faisaient bon ménage

Il est assez rare que je publie un article qui ne présente aucune cousette sortie de l’Atelier. Mais aujourd’hui, je ne résiste pas à partager une découverte réalisée lors de la lecture d’un passage d’un de mes ouvrages de référence préféré. Et puisque l’occasion s’offre à moi, j’en profite pour vous parler de cette encyclopédie fétiche.

Il s’agit de « L’Encyclopédie des Ouvrages de Dames » par Thérèse de Dilmont. L’ouvrage, qui a connu maintes éditions, peut encore être acheté aujourd’hui sur diverses plateformes en ligne. Sa première publication remonte à 1886 mais la version que j’ai entre les mains doit être plus « récente » puisqu’en préambule, on se félicite de son succès triomphal lors de l’exposition universelle de Chicago :-D.

Aucune date n’y figure mais je dispose d’indices pour conclure que ma version, chinée en brocante, est très ancienne :

  • Les pages, asséchées, sont profondément jaunies
  • Le signet de délicate toile s’étiole mais la qualité des matériaux et de la reliure me permet de l’utiliser régulièrement sans précaution particulière
  • Le paragraphe dont je veux vous parler ne pourrait plus paraître aujourd’hui (patience! j’y viens)

Concernant la qualité de fabrication de l’ouvrage, j’avoue ressentir toujours un peu de nostalgie pour une époque où la qualité n’était manifestement pas une variable d’ajustement. Mais j’en reste là sur la nostalgie et surtout, je suis gonflée d’espoir vis-à-vis de l’avenir qui je crois remettra la durabilité des produits au centre de nos nouvelles manières de consommer.

La biographie de Thérèse de Dilmont est consultable sur Wikipedia. J’y trouve toute sorte de motifs pour m’attacher à cette auteure qui pour moi jusqu’à aujourd’hui n’était qu’un nom. Et je m’avise de l’ampleur de ses entreprises et de son succès alors qu’elle est décédée à l’âge de 44 ans, après seulement 4 mois de mariage, en raison de l’épidémie de grippe qui sévissait alors.

Quelle triste et précoce fin pour cette femme talentueuse. Mais, est-ce une consolation?, Thérèse, à l’instar de toutes ses lectrices d’alors, risquait une mort plus lente et sans doute plus pénible.

Voici ce qui m’amène à vous écrire aujourd’hui. A très juste titre, Thérèse recommande de choisir les aiguilles pour la couture à la main avec une haute exigence de qualité. Elle aborde notamment le problème encore aujourd’hui bien connu de l’oxydation des aiguilles, en contact avec la transpiration des mains.

De nos jours, que fait-on contre ce mal ? Eh bien, on jette les aiguilles régulièrement pour les remplacer par des neuves. Et pour le coup, j’adhère à cette solution à 110%!! Car à l’époque où écrivait Thérèse, il existait une astuce qui consistait à ranger les aiguilles dans une boîte contenant… de la poudre d’amiante!

Ah! Quand je vous disais que parfois, jeter est mieux qu’entretenir… 😉 Notez que l’auteure recommande également de réserver une boîte à part contenant cette même poudre d’amiante pour permettre aux dames d’y plonger les doigts avant chaque ouvrage manuel nécessitant l’usage d’aiguilles. J’en tremble! Chaque ouverture de cette maudite boîte devait éjecter dans les airs de quoi nuire aux poumons de toute la famille mais en particulier à ceux de la couturière.

Bref, je lisais ces lignes émue, en me disant que parmi les nombreuses victimes méconnues de l’amiante, il ne faut pas oublier les nombreuses femmes qui ont, sans le savoir, favorisé la longévité de leurs aiguilles et des chaussettes qu’elles reprisaient plutôt que la leur.

Mais que cela ne vous détourne pas de ce magnifique ouvrage ni de son auteure disparue trop tôt. Il s’agit du meilleur référentiel de ma bibliothèque pourtant bien fournie.

Le coin lecture des Gaufres

Bonjour à tous!

Après un mois de quasi silence qui a consacré la transition trop brutale entre une fin d’année délicieuse face à ma machine à coudre et une reprise du travail exigeante, je vous reviens avec… une idée!

Si je suis fan de couture, c’est autant dans mon atelier une boule d’épingles à la main que dans un bon fauteuil de la bibliothèque à côté d’une tisane à la sauge que je profite de ce loisir créatif. Eh oui! Coudre ou lire des livres de couture me sont deux activités également aimables.

D’où l’idée de vous raconter mes coups de coeur « livre de couture » dans une série de video qui, je l’espère vous seront agréables. Le pilote de cette série est ici :

https://youtu.be/atTmzaEhv_8

Merci de lui accorder toute l’indulgence dont vous êtes capables car il s’agit d’un tout premier essai. Raoul, mon technicien favori, me concocte pour la suite une capacité de montage et quelques éléments de confort : lumière, prise de son, générique de début/de fin,… Alors patience! Nous nous professionnaliserons avec le temps… 🙂

 

Le pavillon des girafes

Ou des avatars de la couture familiale

Aujourd’hui, je n’ai pas de créations à vous présenter. Souvent, la fin d’année se traduit en un festival de cousettes qui voient le jour grâce à quelques jours de congé et à l’envie irrépressible d’offrir quelque chose de personnel à mes proches. Pas d’exception cette année : la machine n’a pas chômé et mon petit atelier se remet à peine de tout cet affairement.

Mais en janvier, une fois les fêtes derrière nous et l’activité professionnelle reprise, j’aime à m’asseoir, feuilleter mes livres et revues de couture encore et encore. J’imagine toutes les combinaisons, tous les projets tentants du plus utile au plus challengeant… Et le temps passe et je le laisse passer. Parce que c’est bon ce moment où on laisse les idées tomber et qu’on formate sans même le savoir ce qui sera le plan de l’année future.

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J’ai commencé 2019 non par un livre ou une revue mais par une boîte. Deux boîtes. L’une évoque la campagne anglaise, l’autre le pavillon des girafes au zoo d’Anvers. Deux boites que je vois sans les regarder depuis…ma naissance. Deux boîtes qui renfermaient le matériel de couture de ma maman!

Elle était sur petite flamme en cette fin d’année ma maman et plutôt que regarder mes créations, comme elle le fait depuis que je couds, d’un oeil neutre voire sceptique, après m’avoir félicité pour la réalisation de Four fellows , elle m’a demandé d’un air sombre « et donc tu aimes çà? » Euh… La couture, oui j’aime çà, j’en raffole en fait, et en ce moment, c’est même ce qui me tient en équilibre sur le fil quoiqu’il arrive, mon balancier à moi sur cette grande traversée qu’est la vie.

Bon, j’ai pas dit ça comme çà bien sûr! Je l’ai pensé seulement. Vous savez comme on peut être sibyllin voire taiseux quand il s’agit d’exprimer des choses importantes… Alors elle me les a amenées ces fameuses boîtes pleines de trésors (du brol diront les mauvaises langues)… Des rubans, de la dentelle, des morceaux de tissus de bric et de broc, récupérés sur des vêtements voici de cela plusieurs décénies…

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Puis il  y a eu … des patrons décalqués. Des feuilles et des feuilles de papier de coupe jaunis découpés, marqués, commentés. Mon Dieu! Certains étaient assemblés par des épingles rouillées (ouille!) « Mais oui, t’inquiète! Bien sûr je suis vaccinée contre le tétanos ». J’étais sans voix! Quels merveilleux souvenirs! Une robe! Un chemisier! Et du vintage, je vous dis pas! Authenticité garantie…

Mais ma maman, sur petite flamme et donc un peu désabusée, m’a suggéré d’emporter tout ou de lui laisser remplir la poubelle. Ces souvenirs ne valent plus rien à ses yeux sinon le regret d’une époque qui ne reviendra pas et dans laquelle elle était jeune et belle aux côtés de mon papa. Même que cela compensait aisément le fait qu’il faille coudre…

Car autour de toutes ce vieilleries, parfois moisies, nous avons parlé couture. Nous avons constaté simplement, presque de façon dépassionnée, que la couture qui m’est un facteur de libération et d’évasion lui était un joug. Ce que les femmes font quand elles font des études en plus des 6 années d’enseignement fondamental. Ce qu’elles font ensuite pour habiller les enfants en montrant (sinon pour montrer) qu’elles sont de bonnes mères.

Elle n’accuse personne de l’y avoir contrainte. Mais comme la plupart des femmes rurales nées dans les années 30, il lui semblait devoir coudre. Parce que c’était comme çà qu’elle percevait ce que devait être le comportement normal d’une épouse et d’une mère. J’ai cru voir que ça lui faisait du bien d’oser en rire aujourd’hui pour finalement avouer qu’elle n’a jamais aimé çà!

Alors ainsi elle nous a observé moi et mes cousettes, sans trop comprendre. Puis, jugeant que je le faisais de mon plein gré, elle n’a pas cherché à comprendre davantage mais elle a estimé que l’heure de l’héritage des rubans, dentelles et autres fils avait sonné. Parce qu’elle a compris que c’est du bonheur pour moi, pas de la contrainte.

Me voici donc à la tête d’un paquet de calques vieux de près de 50 ans et aussi d’une mercerie datée dont je sais que vous aurez des nouvelles tôt ou tard. Car mes projets 2019 sont nombreux :

  • Poursuivre le vestiaire masculin (pour placer le ruban et la dentelle je conviens que c’est inapproprié)
  • Reprendre mes velléités de patronage où je les ai laissées (pas loin autant dire)
  • Continuer le projet récup’ en transformant le vilain en beau
  • Revisiter par de nouveaux tissus mes plus beaux succès (robe Lora, top Rummer…)
  • M’amuser tant et plus avec le concept d’Evelien Cadie : 200 tops à partir de 20 patrons
  • Et…Faire plaisir!

Belle année en perspective!

Retrospective 2018

Le bloganniversaire des Gaufres

Seconde année pour ce blog des Gaufres qui vient de fêter son bloganniversaire! ❤

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2 ans et déjà des premiers pas prometteurs! Premiers pas dans le monde du vestiaire masculin, premiers pas dans celui du patronage, premiers pas couturiers pour Anabelle… On revoit çà en image? C’est parti!

Les Hauts

Année productive en tops réussis car très portés! 5 modèles sur les 9 sont de La Maison Victor :

  • Louisa,
  • Rummer,
  • Leonora,
  • Stevie et
  • Jodie

Les autres sont de :

  • Marijke Sileghem et son génial ouvrage Coudre avec un mètre de tissu (chemisier aux cerises),
  • Annabel Benilan et son vestiaire scandinave (col roulé Lotta)
  • Ottobre pour la super chemise Homme
  • Fashion Style pour le très classieux chemisier à col noué

Les bas

Euh… Un seul bas en fait, l’énième pantalon Wanderer d’Anabelle, sournoisement doublé aux genoux par les prévoyants stylistes d’Ottobre que je remercie une fois de plus du fond de mon coeur de maman de jeunes casse-cou.

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Et alors Sophie? Rien d’autre? Pantalon? Jupe? Short?

Oups!

Les robes

Là, je me rattrape! Les hauts ont fait place cette année 2018 à des robes. Un challenge pour moi qui n’en porte jamais. Heureusement, Victor était là et cette Maison ne manque pas de patrons très portables : Lora, Madeline, Eden et Julia. La robe vintage bleu ciel est une Opale d’Yvanne S.

 

Une veste

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Le vestiaire masculin (début)

Les accessoires

Ma faiblesse s’est taillé une part de lion en 2018! Les trousses inégalables de Riet & Lies, les petits sacs aux loups, le sac à bandoulière Liberty,… sans oublier les deux premiers tutos pas à pas des Gaufres : la pochette Eve et le pochon Roland!

Les plus regardés

Triplé gagnant pour La Maison Victor!

Médaille d’or pour Jodie

Médaille d’argent pour Eden

Médaille de bronze pour Louiza

Les plus portés

Les regrets

Les lecteurs du monde entier

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Les couturières

Sophie, la fondatrice des Gaufres et Anabelle qui confirme son talent et son goût pour la couture

Les photographes

Eve, Raoul, Anabelle et Roland.